Des aventuriers, puis des archéologues ont fait resurgir du sous-sol moyen-oriental les vestiges de brillantes civilisations...

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L’Égypte pharaonique, Hatti, Assur, Babylone et bien d’autres sortir de terre. Elles s’étaient éteintes depuis des temps immémoriaux. La Bible a conservé quelques souvenirs de ce lointain passé. Depuis deux siècles, un débat, dont l’enjeu est d’évaluer la véracité des récits de la Bible, a été ouvert pour confronter les données bibliques à celles apportées par l’archéologie.

Résumé de la conférence

La Bible et l’archéologie

Conférence réalisée par Bernard Cassard

La Bible et l’archéologie ont suscité et suscitent encore bien des débats, des passions, surtout lorsque l’on veut statuer sur l’historicité des récits de la Bible.

À propos de l’historicité des récits de la Bible

1878 – Remise en cause de l’historicité des récits de la Bible
Julius Whellhaussen, théologien protestant allemand, fondateur de la haute critique, publiait sa vision de l’histoire d’Israël, en 1878, en remettant en cause l’historicité des récits bibliques suscitant une controverse qui n’est pas étrangère à l’engouement pour l’archéologie afin de vérifier l’historicité des récits de la Bible.
1920 – Le concept d’archéologie biblique
Le professeur d’université William Albright fut l’un des plus grands opposants de Julius Whelhaussen. Dans les années 1920, il imposa le concept « d’archéologie biblique ». Par cette expression, il voulait transmettre sa conviction que les fouilles archéologiques en Palestine et dans la région apporteraient la preuve que la Bible dit vrai sur le plan historique.
1972 – Faut-il renoncer à l’archéologie biblique ?
L’archéologue américain William G. Dever, à partir de 1972, tenta de remplacer l’expression « archéologie biblique » par « archéologie syro-palestinienne » estimant que les archéologues ne cherchaient plus à prouver ou à contester la Bible par l’archéologie.
Tous les archéologues ne furent pas d’accord avec lui. L’archéologue israélien Amnon Ben Tor, de l’université hébraïque de Jérusalem, lui répondit : « Éliminer la Bible de l’archéologie de la Terre d’Israël au second et au premier millénaire avant l’ère chrétienne, c’est la priver de son âme ».
1990 – Le courant minimaliste
Depuis la dernière décennie du XXe siècle, le courant « minimaliste » est apparu avec Niels Peter Lemche, alors professeur d’exégèse de l’Ancien Testament à l’université de Copenhague. Les « minimalistes » considèrent que tout l’Ancien Testament a été rédigé pendant la période perse (Ve et IVe siècle avant notre ère) et plus certainement pendant la période hellénistique (IIIe au Ie siècle avant notre ère). L’Ancien Testament ne contiendrait que des légendes mythiques.
2001 – Remise en question des plus grands événements de l’histoire d’Israël
L’archéologue israélien, Israël Finkelstein a publié, en 2001, « La Bible dévoilée – Les nouvelles révélations de l’archéologie ». Il prétendait que l’Empire de David et de Salomon n’a pas existé. Il affirmait que l’Exode n’a pas eu lieu car les premiers Israélites étaient des indigènes cananéens.
Israël Finkelstein et ceux qui le suivent sont minoritaires dans la communauté des archéologues car la grande majorité d’entre eux maintient les interprétations traditionnelles. Suite aux nombreux débats qui ont eu lieu entre spécialistes, Israël Finkelstein a dû revoir certaines de ses interprétations.

La Bible

Rédigés dans l’Antiquité, les récits de la Bible ont été transmis grâce au patient travail des copistes jusqu’à ce que la Bible soit imprimée à partir de 1455.
Dans sa partie historique, la Bible n’est pas un livre d’histoire comme nous l’entendons aujourd’hui. Elle se contente de rapporter quelques faits historiques très partiels dans une vision théologique de l’histoire.

L’archéologie

L’archéologie étudie les vestiges matériels laissés par les civilisations antiques dans le but de faire revivre leur culture matérielle et de contribuer à reconstituer leur histoire. Cette discipline est une activité laborieuse qui requiert une méthodologie rigoureuse pour que ses résultats soient fiables.

Un passé en grande partie disparu

Il faut bien être conscient qu’une très grande partie des objets matériels de l’Antiquité a complétement disparu par destructions, incendies ou décomposition.
Ces disparations limitent considérablement notre connaissance des civilisations de l’Antiquité.
Malheureusement très peu d’inscriptions ont été trouvées en Palestine. Le calendrier de Gezer est une des rares inscriptions relativement anciennes trouvée en Palestine avec des caractères hébreux archaïques. Il est daté du Xe siècle avant notre ère.

Le rôle de l’archéologie par rapport à la Bible

L’archéologie peut éclairer ou clarifier le contexte historique, culturel, linguistique et religieux dans lequel la Bible a été rédigée. Prouver ou réfuter la Bible n’est pas son rôle. Cependant, les découvertes archéologiques peuvent confirmer l’existence de personnages, de lieux et même de faits précis mentionnés dans la Bible.

Première publication d’archéologie biblique dès 1797

1797-1805 – Les débuts de l’archéologie biblique
L’intérêt pour l’archéologie biblique était déjà manifeste dès 1797 avec la publication de « L’archéologie biblique » (Biblische Archäologie) en cinq volumes publiés de 1797 à 1805 par Johann Jahn, exégète catholique allemand et orientaliste.

Deux découvertes décisives, la première en 1822, la seconde à partir de 1835

Grâce à deux découvertes décisives, la première en 1822, la seconde à partir de 1835, les textes écrits par les scribes de l’Antiquité du Moyen-Orient ont pu enfin être compris.
1822 – La première découverte décisive
Lors de l’expédition de Bonaparte en Égypte, en août 1799, une pierre noire encastrée dans un mur en démolition a été découverte à Rosette au nord du Delta. Elle est couverte d’inscriptions. Envoyée à Alexandrie les savants l’examinèrent. Ce morceau de stèle mesure 1 m 14 et comporte trois parties : en haut un texte en hiéroglyphes, au centre un texte en écriture cursive, le démotique, en bas un texte en grec.
Les hellénistes de l’expédition Bonaparte traduisirent le texte grec. Il s’agit d’un décret de Ptolémée V datant de l’an 196 avant notre ère. Ce texte avait été traduit en égyptien hiéroglyphique et démotique (écriture simplifiée des hiéroglyphiques).
Champollion travailla sur trois documents : une copie des textes de la pierre de Rosette, un papyrus rédigé en démotique et en grec appartenant à la collection Casati et une copie des inscriptions en hiéroglyphes et en grec de l’obélisque de Philae qui avait été rapporté en Angleterre.
Bien sûr, il bénéficie du travail de nombreux savants parmi lesquels Johan David Akerblad, archéologue suédois spécialiste de l’Égypte antique, Sylvestre de Sacy, savant orientaliste français, professeur à l’école des langues orientales de Paris, Thomas Young, médecin et physicien anglais qui se passionne pour les hiéroglyphes égyptiens.
À partir de l’étude des cartouches de Cléopâtre et Ptolémée, Champollion comprend que certains hiéroglyphes ont une valeur phonétique de type alphabétique.
En 1822, l’architecte Jean-Nicolas Huyot remit à Champollion des inscriptions en hiéroglyphes qu’il avait copiées dans le temple d’Abou Simbel. Ce fut pour Champollion une quatrième source extrêmement importante pour son étude. Il repéra un cartouche comportant trois hiéroglyphes qui lui permirent de comprendre que certains de ces signes étaient des idéogrammes symboliques.
Champollion a pu percer le mystère des hiéroglyphes le 14 septembre 1822 grâce à sa connaissance du copte et parce qu’il avait repéré le nom d’un pharaon appelé « Rhamsis » dans les Annales de Tacite, « Ramesés » dans la liste des rois d’Égypte de l’historien Manéthon et qu’une ville du Delta mentionnée dans la Bible s’appelait « Rameses ».
En 1824, voici ce que Champollion écrivit : « L’Exode nous apprend aussi qu’une des villes de la Basse-Égypte bâtie par les Hébreux pendant leur longue captivité, portait le nom de Ramésès ou Ramsès et ce nom est écrit dans le texte original par un resch, un ayin, un mem et deux samech, c’est-à-dire, par tout autant de signes que dans l’égyptien, et par des signes équivalent aux caractères hiéroglyphiques phonétiques qui forment ce même nom Ramsès dans les légendes [cartouches] précitées. » Champollion mettait ainsi en évidence la fiabilité du texte biblique dans la transposition des noms égyptiens et de leur transmission pendant des siècles.
La compréhension des hiéroglyphes permet d’éclairer le contexte de bien des récits de la Bible qui se déroulèrent en Égypte ou qui évoquent les relations avec les pharaons.
1835-1857 – La deuxième découverte décisive
Les premiers essais de décryptage du cunéiforme avaient déjà eu lieu vers 1780 avec les publications de Carsten Niebhur à partir d’inscriptions relevées à Persépolis et surtout par celles de l’allemand Georg Grotefend qui lisait les noms de « Darius », « Xerxès », « fils » et « roi ».
Dans les années 520 avant notre ère, sur le flan rocailleux et abrupt du mont Behistun, en Iran, Darius 1er avait fait sculpter une fresque monumentale sur laquelle il avait fait graver le récit de ses conquêtes en trois langues : le vieux perse, l’élamite et l’akkadien.
En 1835, Henry Rawlinson, officier anglais, se fit suspendre à 100 mètres de hauteur avec une corde pour relever le texte écrit en vieux perse. 10 ans plus tard, il revint pour copier les deux autres textes et pour réaliser des moulages en papier mouillé.
Henry Rawlinson ne travaillait pas seul ; Edward Hincks, pasteur irlandais, et Jules Oppert, assyriologue français, contribuèrent au déchiffrement du vieux perse dont tous les signes de l’alphabet furent identifiés en 1847. En 1851, Henry Rawlinson proposa des essais d’interprétation de l’élamite.
L’akkadien fut parfaitement décrypté en 1857, ce qui permit de comprendre les textes des civilisations assyrienne, babylonienne, et un peu plus tard sumérienne. Trois civilisations qui ont des liens directs avec la Bible.

Les premières découvertes à Jérusalem

1838 – Jérusalem
Le pasteur américain Edward Robinson a effectué un voyage au Proche-Orient en 1838. Son objectif était de réaliser une carte indiquant les villes et lieux mentionnés dans la Bible. Il réussit à identifier près d’une centaine de sites. Il fit deux découvertes à Jérusalem : un tunnel et une arche.
Le tunnel avait été construit par Ézéchias et il est mentionné dans la Bible (2 Rois 20.20).Cette réalisation est une véritable prouesse technique à mettre au compte des architectes d’Ézéchias.
En 1880, un enfant entra dans le souterrain avec une torche, il découvrit l’inscription qui commémore la percée du tunnel de 534 m. Cette inscription est conservée au musée archéologique d’Istanbul.
Edward Robinson dégagea aussi une arche qui soutenait une des voies d’accès à l’esplanade du Temple de Jérusalem. Elle a été appelée l’arche Robinson.

Les grandes découvertes dans les pays de la Bible de 1843 à 2015

1843 – Khorsabad
Paul Émile Botta, agent consulaire français à Mossoul, organisa des fouilles en 1843 sur le site de Khorsabad où des découvertes fortuites venaient d’avoir lieu.
La Bible mentionne une seule fois le roi assyrien Sargon dans le livre du prophète Ésaïe : « L’année où le généralissime, envoyé par Sargon, roi d’Assyrie, vint attaquer Ashdod et s’en empara » (Ésaïe 20.1 – TOB).
Or le nom de ce roi était totalement inconnu des autres sources historiques de l’Antiquité. Pendant longtemps, les critiques prétendaient que cette mention dans la Bible était une des plus grandes erreurs historiques car ils pensaient que ce roi n’avait jamais existé.
Émile Botta envoya au Louvre les bas-reliefs comportant des inscriptions et de nombreuses tablettes cunéiformes venant de Khorsabad. Adrien Prévost de Longpérier, conservateur du musée du Louvre à cette époque, entreprit le déchiffrage des inscriptions cunéiformes. Il parvint à discerner le nom de Sar-gin.
La traduction de l’inscription permit de découvrir cette déclaration de Sargon : « Azouri, le roi d’Asdod s’est parjuré et ne voulait plus me payer de tribut. Rempli de colère, j’ai marché contre Asdod avec mon capitaine et je l’ai prise. » Une étonnante concordance avec le texte biblique d’Ésaïe 20.1.
Il est encore écrit dans le livre des Rois que Salmanasar mit le siège devant la ville de Samarie au temps d’Ézéchias, roi de Juda, et d’Osée, roi d’Israël (2 Rois 18.9). La Bible ajoute cette précision : « Le roi d’Assyrie déporta Israël en Assyrie et les conduisit à Halah ainsi que sur le Habor, fleuve de Gozân, et dans les villes de Médie » (2 Rois 18.11 – TOB).
Entre les pattes d’un taureau et sur une tablette assyrienne découverts à Khorsabad la même histoire est écrite en ces termes : « Palais de Sargon, le grand roi […] qui abattit Samarie, toute la maison d’Omri (c’est-à-dire le royaume d’Israël). » Sur la tablette, Sargon II décrit la prise de Samarie. Il explique qu’il a déporté 27 280 personnes et qu’il a repeuplé Samarie avec les habitants d’autres pays qu’il avait conquis sans préciser lesquels.
La Bible apporte cette précision : « Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Kouth, de Awa, de Hamath et de Sefarwaïm et les établit dans les villes de Samarie à la place des fils d’Israël. Ils prirent possession de la Samarie et en habitèrent les villes » (2 Rois 17.24 – TOB).
Ces deux sources historiques, la Bible et la documentation assyrienne, sont complémentaires.
Les textes assyriens indiquent le nom du roi qui a pris la ville de Samarie alors que le récit biblique ne le mentionne pas. La Bible indique les lieux de déportation mais ne mentionne pas le nombre de déportés, alors que la tablette assyrienne précise qu’ils étaient 27 280. La tablette assyrienne rapporte que Sargon fit venir des émigrés en Samarie sans faire connaître leur origine. La Bible dit d’où ils venaient. Les techniques des archéologues ont permis d’étudier l’évolution démographique de la Palestine.
Ainsi, il a été possible de constater que la population de Jérusalem et de ses environs avait fortement augmenté à la fin du VIIIe avant notre ère. D’après plusieurs spécialistes, la raison de cet accroissement rapide de la population peut être expliqué par la fuite des Israélites cherchant à échapper à l’avancée des troupes assyriennes qui ont finalement pris Samarie en 722 avant notre ère.
1845 – Nimrud – Kalakh
L’Anglais Henry Layard commença des fouilles en 1845 sur le site de Nimrud où il pensait exhumer Ninive, mais c’est Kalakh qu’il trouva, une autre capitale assyrienne mentionnée dans la Bible en Genèse 10.11,12.
Plutôt que les puits et les galeries utilisés jusque-là, Layard inaugura une fouille au moyen d’une tranchée. Il dégagea une partie du palais d’Assurbanipal avec de nombreux bas-reliefs, plusieurs portails décorés, taureaux ailés dont quelques-uns sont venus enrichir, dans des conditions difficiles, les collections du British Museum.
En 1846, Henry Layard trouva un obélisque noir dans les ruines de Nimrud. Dessus le roi assyrien Salmanasar III a fait graver ses victoires et les tributs qui lui ont été apportés. On peut y lire la déclaration suivante : « Tribut de Iaua (Jehu), fils de Humri (Omri) : argent, or, bol d’or, coupes d’or, cruches d’or, plomb, sceptre royal, javelots, je les ai reçus de lui. »
C’est le seul monument connu où des Israélites sont représentés apportant un tribut à un roi assyrien. Cet obélisque, représentant le roi d’Israël et mentionnant son nom, est daté de 847 avant notre ère. Ce monument est un témoignage historique de l’existence de Jéhu, roi d’Israël.
Le Consul John Taylor, à Bagdad, a découvert en 1861, dans le village kurde de Kurkh à proximité de la ville de Bismil, dans la région de Diyarbakir en Turquie, une stèle de Salmanazar III sur laquelle on peut lire : « J’ai détruit Karkar, sa cité royale, je l’ai dévastée, je l’ai livrée au feu, 1200 chars, 1200 cavaliers, 20000 soldats de Hadad-ezer, d’Aram ; 700 chars, 700 cavaliers, 10000 soldats d’Irhuleni de Hamath ; 2000 chars, 10000 soldats d’Akhab l’Israélite […] ces douze rois il les a appelés à l’aide ; pour livrer bataille et combat, ils sont venus contre moi. »
Cette stèle atteste l’existence d’Akhab mentionné dans la Bible (1 Rois 16 à 21). Parmi les douze rois énumérés sur la stèle, Akhab avait apporté à la coalition le plus grand nombre de chars. Cette information illustre la puissance du royaume d’Israël par rapport aux autres royaumes de la région.
La Bible ne dit pas que Jéhu versa un tribut au puissant roi assyrien auquel il était soumis. Elle ne mentionne pas non plus la participation d’Akhab à une coalition contre Salmanasar III.
Les histoires d’Akhab et de Jehu sont rapportées dans le livre des Rois. Il est fort probable que ce livre ait été rédigé pour donner une explication à la déportation des Juifs à Babylone. Il passe en revue chaque roi et note leur attitude envers Dieu. Il rapporte aussi quelques expériences qui font ressortir la responsabilité des rois dans l’exil enduré par le peuple hébreu.
Pour écrire le livre des rois, son auteur a utilisé des sources auxquelles il fait régulièrement référence : les Annales des rois d’Israël (17 fois par exemple 1 Rois 14.29) et les Annales des rois de Juda (15 fois 1 Rois 14.29). Ces annales contenaient certainement une histoire beaucoup plus complète des rois d’Israël et de Juda. Malheureusement, elles ont été perdues.
1849 Kuyundjik
En 1849, à Kuyundjik, Henry Layard découvrit le palais de Sennakérib. Sur les murs d’une salle assez imposante, Sennakérib avait fait représenter l’une des villes qu’il avait conquises ainsi que la déportation de ses habitants. Les bas-reliefs de cette salle sont actuellement conservés au British Museum.
Une inscription unique permet d’identifier la ville figurant sur ces reliefs : « Sennakérib, roi puissant, roi du pays d’Assyrie, assis sur le trône du jugement, devant la ville de Lakish (Lakhisha). Je donne la permission de procéder à son carnage. »
Les fouilles faites sur le site de Lakish en Israël ont permis de dégager la rampe construite par les Assyriens pour permettre à leurs béliers d’atteindre la muraille de Lakish. En observant les reliefs du palais de Sennakérib, on peut voir les soldats assyriens pousser leurs béliers sur cette rampe.
Au pied de la muraille, des morceaux de casques assyriens ont été découverts ainsi que des pointes de flèches en bronze, des pierres utilisées pour les frondes et des restes de chariots de l’armée de Sennakérib.
Dans la Bible, quelques mots seulement sont consacrés à l’invasion des Assyriens en 701 avant notre ère : « La quatorzième année du règne d’Ézéchias, Sennakérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et s’en empara » (2 Rois 18.13 – TOB).
En importance, Lakish était la seconde ville de Judée après Jérusalem à une distance d’environ soixante kilomètres de celle-ci. On comprend qu’Ézéchias ait envoyé un émissaire auprès de Sennakérib pour négocier la paix : « Ézéchias, roi de Juda, envoya dire au roi d’Assyrie à Lakish : J’ai commis une faute. Ne m’attaque pas ; ce que tu m’imposeras, je le supporterai. Le roi d’Assyrie fixa à Ézéchias, roi de Juda, une taxe de trois cents talents d’argent et de trente talents d’or » (2 Rois 18.14 – TOB).
Sur le prisme d’argile découvert par le colonel Robert Taylor, en 1830, dans les ruines de Ninive, Sennachérib confirmait le versement d’un tribut par Ézéchias de 800 talents d’argent et 30 talents d’or. Sennachérib laisse entendre qu’il a quitté Juda sans prendre la ville de Jérusalem comme l’affirme le 2e livre des Chroniques au chapitre 32. 21 : « [Sennakérib] dut retourner dans son pays la face couverte de honte ».
Voici ce que l’on peut lire sur le prisme : « Quant à Ézéchias, roi de Juda, il ne s’était pas soumis à mon joug. J’assiégeai quarante-six de ses places fortes ceintes de murs ainsi que les petits bourgs […] J’en fis sortir 200150 personnes, des chevaux, des mules, des ânes, des chameaux, des bœufs et du petit bétail en nombre incalculable et je les pris comme butin. Et lui-même comme un oiseau en cage, je l’enfermai dans Jérusalem, sa résidence royale. »
Bien que totalement indépendantes, les sources assyriennes et les sources bibliques s’accordent, même s’il y a quelques différences. Nous pouvons noter que Sennakérib suite à sa guerre menée contre Juda se contenta de représenter la prise de Lakish, à défaut d’avoir conquis Jérusalem, dans le but d’assurer sa propagande auprès des délégations des nations qui lui étaient soumises, cherchant à les dissuader de se révolter contre lui.
1854 – Our
La découverte, par un Consul d’Angleterre sur une colline artificielle en Irak, compte parmi les découvertes les plus improbables que l’on ait pu faire depuis les débuts de l’archéologie moderne qui attestent que la Bible est un livre bien informé sur l’histoire de son temps.
Les quatre petits cylindres identiques qui ont été retrouvés aux quatre angles de la Ziggourat d’Our en Mésopotamie ont apporté un éclairage impressionnant sur le nom d’un personnage mentionné au premier verset du chapitre 5 du livre de Daniel : « Le roi Belshassar fit un grand festin pour ses dignitaires, au nombre de mille » (Daniel 5.1 – TOB).
Depuis fort longtemps la date de rédaction du livre de Daniel a été contestée. La Bible affirme que le prophète Daniel vivait à la cour des rois de Babylone au VIe siècle avant notre ère et qu’il a décrit dans son livre les visions qu’il avait eues. Déjà, le philosophe néo-platonicien Porphyre au IIIe siècle prétendait qu’il n’en était rien. Pour lui, loin de contenir les textes des prophéties écrites par Daniel, ce livre avait été rédigé après la guerre du roi de Syrie Antiochus Épiphane IV au IIIe siècle avant notre ère qu’il mena contre les Juifs.
Les attaques contre l’authenticité du livre de Daniel n’étaient donc pas nouvelles au XIXe siècle lorsque des théologiens pensaient avoir trouvé un argument sérieux qui prouvait que le livre de Daniel contenait une inexactitude historique.
Caesar von Lengerke, professeur de théologie, écrivait en 1835 dans son commentaire sur Daniel que l’auteur du chapitre cinq rapportait une légende sur la chute de Babylone et donnait un nom erroné à son dernier roi.
En 1840, se basant sur une citation de l’historien de l’Antiquité Bérose, Wilhelm de Wette affirmait que l’auteur du livre de Daniel avait commis une erreur en écrivant que le dernier roi de Babylone s’appelait Belschatsar.
Dans son commentaire sur le livre de Daniel, publié en 1850, un des plus éminents théologiens chrétiens allemands, Ferdinand Hitzig écrivait que Belschatsar était une pure invention de l’auteur du livre de Daniel. Pour lui, puisque l’historien de l’Antiquité Xénophon ignorait le nom du dernier roi de Babylone, l’auteur du livre de Daniel ne pouvait pas le connaître car il aurait, d’après lui, vécu bien longtemps après Xénophon.
La concordance de ces trois déclarations, datant de 1835, 1840 et 1850 provenant de spécialistes de l’étude de la Bible, laisserait penser qu’effectivement l’auteur du livre de Daniel a commis une erreur historique. Il ne faudra attendre que quatre ans après la dernière déclaration pour qu’un démenti formel soit apporté par l’archéologie à cette prétendue inexactitude historique du livre de Daniel.
Lorsque le texte des cylindres découverts aux quatre coins de la ziggourat d’Our a été traduit, on se rendit compte qu’il s’agissait d’une prière que le roi Nabonide adressait pour son fils aîné Belchatsar. Cette inscription a donc confirmé que le nom de Belshatsar, mentionné dans la Bible, était bien réel et historique, même si ce nom n’est pas mentionné par les historiens de l’Antiquité.
Puisque Daniel connaissait le nom du fils du roi Nabonide, Belchatsar, cela prouve que lui-même était à Babylone au VIe siècle avant notre ère. En effet, un auteur vivant quatre siècles plus tard aurait été incapable de donner le nom exact de ce personnage historique puisque même les historiens de l’Antiquité, Xénophon né en 430 avant notre ère et Bérose né à Babylone vers 340 avant notre ère, ignoraient l’existence de ce Belchatsar.
Grâce au cylindre d’Our, nous venons de résoudre une première énigme en découvrant que le nom de Belchatsar était bien réel et historique. Cependant une seconde énigme demeure car dans le livre de Daniel, il est écrit que Belchatsar était roi, ce qui n’est pas confirmé par le cylindre d’Our.
Depuis, plusieurs documents mentionnant Belchatsar ont été découverts, mais il est toujours présenté comme le fils du roi ou comme le prince héritier. On a aussi découvert que dans les actes juridiques de Babylone du VIe siècle avant notre ère, les parties prêtent serment en jurant par les dieux et par le roi. Dans certains documents du règne de Nabonide, les partis jurent par Nabonide et par Belchatsar, le fils du roi. Ce type de serment par le roi et par son fils n’a été retrouvé pour aucun autre roi, ce qui tenterait à prouver que Belchatsar avait un statut particulier.
Une tablette d’argile dont le texte est écrit en cunéiforme a été retrouvée à Babylone, achetée en 1880 par le British Museum et appelée « le poème de Nabonide ». Voici ce que l’on peut y lire à propos de Nabonide : « Il confia un camp à son fils aîné et envoya avec lui des troupes du pays. Il affranchit sa main, il lui confia la royauté. Puis il partit pour une campagne lointaine, la puissance du pays d’Akkad avec lui. Il se dirigea vers Teima dans le pays de l’ouest… renversa le prince de Teima… puis s’établit à Teima. » (J.A. Thompson, La Bible à la lumière de l’archéologie, page 200)
Même si le nom de Belchatsar n’est pas formellement mentionné dans ce texte nous savons par d’autres documents que c’était lui le fils ainé de Nabonide. L’expression « il lui confia la royauté » est très claire. Lorsque Nabonide était dans l’oasis de Teima, il a délégué la royauté à son fils Belchatsar.
Un texte babylonien, appelée Chronique de Nabonide, dont une copie datant probablement du IIIe ou du IIe siècle avant notre ère a été retrouvée, rapporte que Nabonide s’est installé à Teima en Arabie pendant 10 ans et qu’il a laissé le prince héritier, donc Belchatsar, s’occuper de l’administration de Babylone.
La découverte en 1979 d’une statue en Syrie du Nord a permis d’apporter un éclairage nouveau sur le statut de Belchatsar. Le texte écrit sur la jupe de la statue d’un roi de l’antique ville de Gozan date de l’année 850 avant notre ère. Il a été copié deux fois, en assyrien et en araméen, les deux versions sont pratiquement identiques.
Dans le texte assyrien, le souverain représenté par la statue est désigné comme étant « le gouverneur de Gozan » mais le texte araméen le définit comme étant « le roi de Gozan ». Ces deux versions d’un même texte étaient destinées à deux publics différents. Le texte assyrien était destiné aux officiels de l’administration assyrienne dont dépendait la ville de Gozan alors que le texte araméen était destiné aux habitants de la région de Gozan qui considéraient que le gouverneur était leur roi.
Le texte de Daniel où il est indiqué que Belchatsar était roi est écrit en araméen. Il ne s’agit pas d’un texte officiel babylonien mais d’un texte qui rappelle la fonction exercée par Belchatsar qui n’est pas légalement roi mais qui a été investi par son père Nabonide de l’autorité royale.
Le poème de Nabonide, la Chronique de Nabonide et l’inscription de Gozan s’accordent avec le texte biblique qui donne le titre de roi au fils de Nabonide alors que Nabonide est toujours légalement roi mais absent de Babylone, capitale du royaume, pendant des années.
Ces textes de l’Antiquité nous permettent de comprendre la récompense promise par Belchatsar, à celui qui sera capable d’interpréter l’écriture mystérieuse qui était apparue sur le mur de la salle du festin où il profanait les objets de culte du Temple de Jérusalem, avec les dignitaires du royaume qu’il avait conviés.
D’après Daniel, Belchatsar s’apprêtait à offrir la troisième place dans la gouvernance du royaume d’après ce qu’il avait dit : « Quiconque lira cette inscription et m’en donnera l’interprétation sera revêtu de pourpre rouge, portera un collier d’or à son cou et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume » (Daniel 5.7 et 16 – NBS). Pourquoi offrir seulement la troisième place dans le royaume ?
Les sources archéologiques ont montré que Nabonide était légalement roi de l’empire babylonien mais qu’il a confié l’autorité royale à son fils aîné, le prince héritier, Belchatsar, parce qu’il était absent de Babylone. Belchatsar occupe donc la deuxième place du royaume et, par conséquent, il ne pouvait promettre que la troisième place du royaume comme récompense suprême.
Grâce à ces informations révélées par plusieurs découvertes archéologiques (le cylindre de Nabonide découvert à Our, les contrats où les partis jurent par Nabonide et par Belchatsar, le poème et la chronique de Nabonide, et l’inscription de Gozan), nous pouvons constater que seul Daniel, vivant à la cour de Babylone au VIe siècle, a pu donner des détails aussi précis, même s’ils sont anodins, sur le nom de Belchatsar, sa fonction et sa deuxième place dans la hiérarchie des personnes détenant l’autorité souveraine sur le royaume de Babylone.
Les indications données par Daniel sur Belchatsar n’appartiennent donc pas aux mythes et légendes d’autrefois mais elles sont bien des données historiques.
1868 – La stèle de Moab
La stèle de Moab a été découverte, en août 1868, sur le site de l’ancienne ville de Dhiban, en Jordanie du sud, par le missionnaire alsacien Frederick Augustus Klein. Malheureusement les villageois imaginèrent que la stèle contenait un trésor. Ils la chauffèrent et versèrent de l’eau froide dessus : la stèle explosa !
Les morceaux ont été vendus sur le marché des antiquités de Jérusalem. Il a fallu attendre l’année 1891 pour que le musée du Louvre récupère les 3/5 de la stèle. Le texte a pu être reconstitué grâce à l’estampage qui avait été fait l’année de sa découverte.
Mésha, roi de Moab, est l’auteur de cette stèle. Aucun autre document historique ne fait référence à ce roi en dehors de la Bible.
Voici ce qui est écrit dans la Bible : « Mésha, roi de Moab, […] payait au roi d’Israël une redevance de cent mille agneaux et de cent mille béliers laineux » (2 Rois 3.4 – TOB). Puis, il est noté qu’« Or, à la mort d’Akhab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël » (2 Rois 3.5,6 – TOB).
Yoram, fils d’Akhab et ses alliés, le roi de Juda et le roi d’Édom, combattirent contre Moab et remportèrent une première victoire. Le texte biblique poursuit (2 Rois 3.6-27) en affirmant qu’ils retournèrent dans leur pays après cette victoire.
Sur la stèle on peut lire : « Omri avait été roi d’Israël et il avait opprimé Moab. » « Son fils lui avait succédé, il avait dit lui aussi : J’opprimerai Moab ». Ces déclarations s’accordent parfaitement avec le texte biblique qui indique que Mésha payait un tribut au roi d’Israël. Ensuite, Mésha déclare : « De mon temps […] Israël a été anéanti à jamais. » Il décrit ensuite la manière dont il a récupéré les territoires qui avaient été conquis par les Israélites.
Il est vraisemblable que le texte biblique et la stèle ne s’accordent pas en tous points parce que la Bible reste dans le flou quant à l’issue de la guerre contre Moab, et que de son côté, Mésha ne mentionne que sa victoire finale sans préciser le nom du roi d’Israël qu’il avait vaincu.
Chacun a donc présenté sa vision des choses et à des moments différents, ce qui explique l’apparente divergence. Le texte biblique et celui de la stèle se complètent et donnent une idée de ce qui a pu se passer réellement.  La stèle de Mésha apporte un éclairage sur une page de l’histoire biblique en confirmant plusieurs déclarations de la Bible.
1888 Tell el Amarna
À Tell el Amarna, sur le site de la capitale du pharaon Akhénaton, une paysanne découvrit en 1888 une tablette d’argile avec des inscriptions.
Les fouilles permirent de mettre au jour 380 tablettes et fragments. Une partie de la correspondance diplomatique entre l’Égypte et le Moyen-Orient venait d’être découverte. Certaines de ces lettres provenaient des rois de Canaan et de Syrie qui demandaient l’aide du pharaon pour lutter contre les envahisseurs désignés sous le nom d’Habiru. Ces lettres datent approximativement de l’an 1400 avant notre ère, ce qui correspond à l’arrivée des Hébreux en Canaan après l’Exode. Les Hébreux font-ils partie de ces Habiru ? C’est bien possible.
Un parallèle peut être fait entre la Bible et ces tablettes quant à l’expression utilisée pour faire référence au roi d’Égypte. La Bible ne mentionne pas les noms propres des pharaons à l’époque d’Abraham (Genèse 12.15) et de Moïse (Exode 1.19). Cette absence est souvent interprétée comme la preuve d’une rédaction tardive des récits bibliques.
Dans la correspondance d’Amarna, lorsque les rois cananéens s’adressaient au roi d’Égypte et qu’ils utilisaient le titre de pharaon, ils n’y associaient jamais son nom propre, exactement comme le font les rédacteurs des textes de la Bible. Les écrivains bibliques se conformaient à l’usage de leur temps lorsqu’ils utilisaient le titre de pharaon.
Plus tard, les auteurs bibliques associent parfois le nom propre du roi d’Égypte à son titre de pharaon lorsqu’ils parlent du « Pharaon Néco » (2 Rois 23.33) et du « Pharaon Hophra » (Jérémie 44.30) comme le voulait un usage plus tardif. Notons encore que la Bible mentionne deux autres pharaons : Taharka (2 Rois 19.9) et Sheshonq (1 Rois 11.40).
Nous avons ici un indice de la fiabilité de la Bible qui fut la première à faire connaître le mot « pharaon » qui signifie littéralement « grande maison » expression comparable à « L’Élysée » ou « La Maison-Blanche ». L’expression « pharaon » a fini par désigner le souverain qui occupait la grande maison.
1896 – La stèle de Mérenptah
La stèle de Mérenptah, fils et successeur de Ramsès II, a été découverte dans son temple funéraire en 1896. Le nom d’Israël apparaît sur cette stèle égyptienne. Elle atteste que le peuple d’Israël était bien présent en Canaan vers 1220 avant notre ère, ce qui confirme les récits bibliques.
1899-1917 – Babylone
L’architecte Allemand Robert Koldewey fouilla Babylone entre 1899 et 1917. Le type de monuments trouvés à Babylone correspond de façon extrêmement précise à la description qu’en fait un texte biblique lorsqu’il raconte la construction de la tour de Babel : « Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Moulons des briques et cuisons-les au four. Les briques leur servirent de pierre et le bitume leur servit de mortier » (Genèse 11.3 – TOB).
Dans l’Antiquité, en Mésopotamie, les maisons d’habitation, les palais et les temples étaient construits en briques de terre séchées au soleil. Les façades des bâtiments importants étaient réalisées avec des briques cuites au four.
Nabuchodonosor, roi de Babylone, détruisit Jérusalem et déporta la famille royale à Babylone dont le prophète Daniel qui rapporta cette parole du monarque : « N’est-ce point-là Babylone la grande, que j’ai construite comme maison royale par la force de ma puissance à la gloire de ma majesté ? » (Daniel 4.27 – TOB).
La splendeur des monuments de Babylone mis au jour grâce aux fouilles archéologiques témoigne du désir de paraître de Nabucodonosor. Son orgueil l’a poussé à faire inscrire son nom à maintes reprises dans les briques émaillées pour que tous ceux qui viendraient à Babylone sachent que c’est lui qui a construit cette capitale.
Dans ses prophéties, Daniel a choisi le lion pour symboliser Babylone (Daniel 7.4). Ce n’est pas étonnant, en effet, la salle du trône et la voie processionnelle étaient décorées de plus de 120 lions. Le lion était l’animal-symbole associé à la déesse Isthar. Cette association avait été faite pour souligner la virilité et la puissance d’Isthar qui était la déesse de la guerre.
La Bible nous rapporte un autre détail : « La trente-septième année de la déportation de Yoyakîn, roi de Juda, […] Ewil-Mérodak, roi de Babylone, […] fit grâce à Yoyakîn, roi de Juda et le libéra. […] Yoyakîn prit ses repas constamment en présence du roi, tous les jours de sa vie. Sa subsistance, la subsistance quotidienne, lui fut assurée par le roi chaque jour » (2 Rois 25.27-30 – TOB). Sur une tablette d’argile retrouvée à Babylone, les rations alimentaires dont bénéficiait « JOJAKIN, roi de Juda » avaient aussi été gravées dans l’argile.
1903-1905 – Meguiddo
De 1903 à 1905, lors des premières fouilles à Meguiddo, Gottlieb Schumacher découvrit un sceau en jaspe qui a malheureusement disparu. Heureusement un moulage avait été fait et le sceau a pu être reconstitué en bronze. L’inscription qui est dessus, « Shema, serviteur de Jéroboam », indique que le propriétaire de ce sceau était probablement un des serviteurs de Jéroboam II, roi d’Israël, qui a régné de 786 à 746 avant notre ère.
Les ouvriers de Gottlieb Schumacher ont jeté, dans un tas de pierres, un morceau de stèle du pharaon Shechonq. Fort heureusement, ce fragment a été récupéré lors des fouilles qui reprirent en 1925. Le fragment de stèle de Meguiddo est un morceau d’une stèle de victoire de Shechonq. Elle atteste que le pharaon Sheshonq est bien venu à Meguiddo et qu’il a pris la ville, en 926 avant notre ère.
Sur un mur du temple de Karnak, le pharaon Sheshonq avait représenté les 150 villes, dont Meguiddo, qu’il avait conquises sur les territoires d’Israël et de Juda. La campagne militaire du pharaon Sheshonq contre Israël et Juda est mentionnée dans un texte biblique où le pharaon est appelé Shishaq : « La cinquième année du règne de Roboam, Shishaq, roi d’Égypte, monta contre Jérusalem » (1 Rois 14.25 – TOB). La Bible et l’archéologie sont ici en plein accord.
Les rédacteurs du livre des Chroniques, toujours soucieux des affaires du temple, ont écrit : « Shishaq, roi d’Égypte, monta donc contre Jérusalem. Il prit les trésors de la Maison du SEIGNEUR et les trésors de la maison du roi. Il prit absolument tout. Il prit même les boucliers d’or que Salomon avait faits » (2 Chroniques 12.9 – TOB).
À la mort de Salomon, son royaume a été scindé en deux royaumes qui furent en guerre d’une manière permanente. La Bible le rapporte clairement : « Il y eut continuellement la guerre entre Roboam et Jéroboam » (1 Rois 14.30 – TOB). Le pharaon Sheshonq en profita pour mener cette campagne militaire et s’enrichir avec les trésors de Jérusalem.
Le British Museum possède un anneau sceau en or de Sheshonq 1er et une paire de bracelets en or et lapis-lazuli qu’il a fait réaliser pour son fils, le prince Nemareth.
Les énormes quantités d’or et d’argent offertes aux temples égyptiens par Osorkon 1er, fils et successeur de Sheshonq 1er, sont une preuve de la grande richesse de la XXIIe dynastie. Sheshonq 1er est mort environ un an après sa campagne militaire contre Jérusalem.
Les documents égyptiens mentionnent les offrandes d’Osorkon 1er : 1,8 tonne d’or et 6,5 tonnes d’argent à différents sanctuaires, 53 tonnes d’or et d’argent aux dieux d’Héliopolis, 205 tonnes d’or et d’argent à des fins inconnues. Il n’est pas extravagant de penser qu’une partie de cet or venait du temple de Jérusalem.
En comparant ces grandes quantités d’or offertes aux sanctuaires des dieux égyptiens à celles mentionnées dans les textes bibliques lors de l’Exode (Exode 25.10-39) et employées pour la décoration du temple de Salomon (1 Rois 6.20-35 ; 7.48-51) nous nous rendons compte que ce que dit la Bible est dans le domaine du possible même si cela peut nous impressionner aujourd’hui.
1922 – Our
À Our, les fouilles commencèrent en 1922 sous la direction de Sir Léonard Woolley. Il découvrit dans les plus anciennes tombes royales de la 1re dynastie de la cité d’état d’Our (vers 2500 avant notre ère) des objets précieux qui appartenaient à une civilisation quasiment inconnue.
Parmi les trésors trouvés dans ces tombes, il y avait :
  • Un superbe casque réalisé avec une feuille d’or et plusieurs instruments de musique dont quatre très jolies harpes, trois d’entre elles sont ornées de têtes de taureau.
  • Un magnifique coffre de bois, long de 50,4 cm, haut de 21,7 cm avec une base de 11,6 cm de large, la largeur en haut est de 5,6 cm. Il a été appelé « l’étendard » d’Our par Léonard Woolley. Ce coffre est recouvert d’une mosaïque de nacre et de calcaire rouge sur un fond de lapis-lazuli bleu. Une scène de guerre d’un côté et de l’autre une scène de fête avec un banquet évoquant la paix.
  • Ces objets procurent bien des informations sur la vie à Our, ils attestent que ses habitants étaient parvenus à un haut niveau de civilisation. Le sous-sol de la Mésopotamie ne contenait ni pierres précieuses, ni or, ni argent. Ces éléments utilisés par les artisans d’Our venaient de pays éloignés, ce qui implique que la ville entretenait des relations commerciales avec eux ou que leurs rois avaient fait des conquêtes militaires.
    Vers 2000 avant notre ère, l’art de l’écriture était déjà extrêmement développé. Une tablette d’argile sur laquelle ont été copiés six poèmes de lamentations sur la destruction de la ville d’Our à cette époque témoigne de ce savoir.
    La Bible nous révèle qu’Abraham, le père du monothéisme, était originaire d’Our (Genèse 11.31). Bien qu’antérieurs à l’époque d’Abraham, ces objets et ces poèmes nous éclairent sur le monde dans lequel il vivait : une ville riche, avec des artisans habiles, des musiciens, des poètes, une civilisation avancée. Ces indices contredisent l’idée qu’Abraham serait issu d’un monde inculte et naïf.
    1922 – Le trésor de Toutankhamon
    En 1922, la découverte du trésor de Toutankhamon par Howard Carter fit grande sensation.
    Ce tombeau contenait 2099 pièces illustrant la splendeur pharaonique d’il y a 3300 ans. Parmi les plus importantes et les plus belles on peut citer : le dieu Anubis, les gardiens du tombeau, les chars du pharaon, plusieurs lits du pharaon, des trônes, le naos d’albâtre dans lequel sont rangés quatre vases canopes fermés par des bouchons à l’effigie du roi, de nombreux bijoux, la grande chapelle de bois recouverte de feuilles d’or qui occupait presque entièrement la chambre mortuaire, les trois autres chapelles qui étaient emboîtées les unes dans les autres, les trois sarcophages momiformes, et particulièrement le dernier en or massif qui pèse 110 kg. Le masque d’or d’une beauté éblouissante immortalise le pharaon qui mourut dramatiquement à moins de 20 ans.
    On a estimé qu’il y avait 180 kg d’or dans le petit tombeau du jeune pharaon dont le père était considéré comme un hérétique. C’est tout simplement prodigieux mais bien modeste par rapport à l’or apporté en offrande par Osorkon 1er aux dieux d’Égypte.
    Les quatre chapelles de bois venant du tombeau de Toutankhamon sont recouvertes d’or ; les mêmes techniques ont été utilisées dans le temple de Salomon (1 Rois 6.20-22). Des descriptions de constructions des temples égyptiens indiquent qu’ils étaient aussi recouverts d’or.
    L’arche de l’alliance du temple israélite était un coffre de bois recouvert d’or avec des anneaux permettant de placer des barres de bois pour le transporter (Exode 25.10-14). Un coffre de même type a été retrouvé dans le trésor de Toutankhamon.
    1928 – Ougarit – Ras Shama
    Un jour en labourant son champ, un paysan syrien heurta une grosse pierre avec le soc de sa charrue. En la retirant, il eut accès à un souterrain qui le conduisit à une chambre funéraire où il découvrit les biens du défunt qu’il revendit à des antiquaires.
    Claude Schaeffer, strasbourgeois d’une trentaine d’année, y dirigea la première mission de fouilles en 1929. Il identifia le site avec l’ancienne Ougarit, capitale d’un petit royaume du littoral connu par quelques textes assyriens.
    De nombreux textes, des dictionnaires, des registres de bateaux rédigés en huit langues furent retrouvés dans la bibliothèque du temple datée de 1400-1350 avant notre ère. L’Ougarit était une langue proche de l’hébreu biblique. Les textes d’Ougarit ont permis de préciser le sens de quelques mots employés une seule fois dans la Bible.
    Dans les descriptions des sacrifices offerts par les prêtres d’Ougarit on a retrouvé les mêmes expressions techniques qui sont utilisées dans les livres de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome. Les tablettes d’Ougarit établissent d’une manière certaine qu’à l’époque de l’Exode il était possible d’écrire, avec seulement 28 caractères alphabétiques, des textes comparables à ceux désignés sous le nom de « livre de Moïse » (Néhémie 13.1) ou « loi de Moïse » (2 Chroniques 23.18).
    Lorsque les textes bibliques affirment à maintes reprises que Moïse est l’auteur des premiers livres de la Bible (Voir par exemple Exode 17.14 ; 2 Chroniques 25.4 ; Malachie 4.4 ; Marc 12.26 ; 1 Corinthiens 9.9) cela est tout à fait plausible puisqu’à son époque un alphabet existait déjà.
    Deux des principales divinités d’Ougarit, Baal et Astarté, étaient bien connues des Israélites. Les prophètes de la Bible tel Élie (1 Rois 18.19-22) condamnèrent les cultes célébrés en l’honneur de ces idoles.
    1929 – 2013 – Tanis
    Pierre Montet était convaincu que Tanis était Pi-Ramsès, la ville d’où les Hébreux étaient partis au moment de l’Exode, capitale de Ramsès II, à l’Est du Delta. Les nombreux blocs en pierre au cartouche du pharaon présents sur le site sont à l’origine des convictions de l’archéologue.
    Depuis, les travaux ont été affinés par Jean Yoyotte (directeur des fouilles de Tanis de 1965 à 1985), Philippe Brissaud (directeur des fouilles de Tanis de 1985 à 2013) et par une équipe d’archéologues austro-germanique, dirigée par le professeur Manfred Bietak. Cette équipe, travaillant plus au sud près de la petite ville de Qantir, a trouvé le socle cassé d’une statue de Ramsès II dont le reste est à Tanis.
    Cette découverte permit de comprendre que les blocs marqués au cartouche de Ramsès à Tanis venaient de cette autre ville pharaonique proche de Qantir qui a été identifiée comme étant la ville de Pi-Ramsès. Il est évident que les pharaons de la XXIe dynastie ont récupéré les pierres et les statues abandonnées de l’ancienne Pi-Ramsès. Ils ont préféré transporter ces pierres déjà taillées à 25 kilomètres de là, pour construire leur nouvelle capitale, Tanis, plutôt que d’aller en tailler de nouvelles à quelques centaines de kilomètres plus loin.
    Les premières impressions laissées par la découverte des nombreux cartouches de Ramsès étaient trompeuses. Mais qui pouvait imaginer que tant de blocs de pierre et de statues venaient d’une autre ville et qu’ils avaient été employés pour décorer une nouvelle capitale ? Sans la découverte de ce socle de statue près de Qantir les archéologues n’auraient jamais su que Tanis et Pi-Ramsès étaient deux villes bien différentes.
    Grâce à cette découverte archéologique et à la perspicacité des archéologues, une explication a pu être donnée à la présence de matériaux de construction marqués au nom de Ramsès II dans une ville qui n’existait pas à l’époque de ce pharaon. En effet, Ramsès II a régné sur l’Égypte de 1304 à 1236 avant notre ère alors que la construction de Tanis a commencé près de deux siècles plus tard. Cette expérience montre à la fois les limites de l’archéologie et les réponses qu’elle peut apporter sur des questions difficiles.
    1931-1992 Meguiddo
    Les archéologues dégagèrent dans le tell de Meguiddo une structure avec un dallage, des piliers et des cuves.
    En 1931, Philip L.O. Guy alors chef de fouilles, interpréta ces vestiges comme étant les écuries du roi Salomon et les data du Xe siècle avant notre ère. Lorsque Yigaël Yadin continua les fouilles de Meguiddo dans les années 1960, il proposa de dater cette construction du IXe siècle, interprétant qu’il s’agissait des écuries d’Akhab. En 1992, Israël Finkelstein fut nommé co-directeur des fouilles à Meguiddo, prétendit lui, que cette construction date du VIIIe siècle et qu’elle est l’œuvre de Jéroboam II.
    Cet exemple est très significatif des limites de l’archéologie en rapport avec la datation des structures lorsque l’on ne découvre pas sur le site un texte identifiant sans équivoque le nom du roi qui a fait construire le bâtiment ou une information qui serait parfaitement datable.
    À défaut d’inscription, les moyens à la disposition des archéologues sont la stratigraphie avec l’étude des différents types de céramiques et la datation avec la méthode du carbone 14, mais ces deux méthodes ne donnent pas de résultats suffisamment précis pour conclure les débats d’une manière définitive. Sur bien des sites, comme à Meguiddo, nous sommes réduits à constater que les archéologues ne sont pas toujours d’accord entre eux.
    1947 – Les manuscrits de la mer Morte
    Lors de la découverte des manuscrits de la mer Morte, sur le site de Qumran, tout ou partie de l’ensemble des livres de la Bible hébraïque ont été retrouvés sauf celui d’Esther. Les manuscrits ont été copiés, pour la plus grande partie d’entre eux, au début de l’ère chrétienne et quelques-uns sont beaucoup plus anciens.
    Cette étonnante découverte a permis de vérifier l’excellente transmission du texte de la Bible pour l’Ancien Testament. Grâce à elle, il est aussi possible de mieux comprendre le contexte religieux à l’époque de Jésus.
    1961 – Ponce Pilate
    La ville de Césarée a été construite, avec son port, par Hérode le Grand à la gloire de l’empereur Auguste. Une équipe d’archéologues italiens découvrit en 1961, près du théâtre, un bloc de calcaire de 82 cm de haut qui porte la seule inscription connue faisant référence à Ponce Pilate, le gouverneur romain qui décréta la crucifixion de Jésus (Matthieu 27.24-26). Son titre officiel, préfet de Judée, est lisible sur la stèle.
    1969-1982 Jérusalem
    « Nebouzaradân, chef de la garde personnelle, serviteur du roi de Babylone, arriva à Jérusalem. Il brûla la Maison du SEIGNEUR et la maison du roi ainsi que toutes les maisons de Jérusalem : il mit le feu à toutes les maisons des hauts personnages » (2 Rois 25.8, 9 – TOB).
    Lors des fouilles dans le quartier juif de Jérusalem dirigées par Nahman Avigad de 1969 à 1982, les archéologues ont retrouvé des meubles brûlés et des pointes de flèches similaires à celles utilisées par les soldats babyloniens, confirmant la destruction de la ville par Nabuchodonosor, en 586 avant notre ère.
    Les archéologues ont aussi retrouvé, dans un dépôt d’archives, une cinquantaine de bulles et empreintes de sceaux d’argile qui n’avaient pas été consumés par l’incendie de 586 et qui servaient à fermer les papyrus. Sur une empreinte on lit : « Propriété de Guemaria », nom que portait un des scribes mentionnés dans le livre du prophète Jérémie (Jérémie 36.10).
    On a aussi retrouvé le sceau de Yerahméel et son empreinte avec l’inscription : « Propriété de Yerahméel, fils du roi ». Cette inscription trouve une correspondance dans le livre de Jérémie : « Le roi ordonna à Yerahméel, fils du roi, […] d’arrêter Baruch, le scribe, et Jérémie, le prophète » (Jérémie 36.26 – NBS). En 1975, deux empreintes du sceau de Baruch, le scribe, ont été aussi retrouvées parmi 200 morceaux de bulles d’argile qui étaient en vente chez un antiquaire de Jérusalem est.
    Les études démographiques des archéologues ont permis de constater une chute du nombre des habitants de Jérusalem et de ses environs de 72 % au VIe siècle avant notre ère. Ce qui s’explique par les décès dus aux trois assauts contre la ville de Jérusalem par l’armée de Nabuchodonosor, aux déportations à Babylone et à la fuite en Égypte d’une partie de la population, comme cela est rapporté dans le chapitre 43 du livre du prophète Jérémie.
    1985 – Le bateau de Galilée
    En 1985, la terre d’Israël connut une très grande sécheresse. Les agriculteurs furent dans l’obligation de tirer beaucoup plus d’eau que les autres années dans le lac proche de la ville de Tibériade. Le niveau du lac diminua considérablement. Les structures d’un bateau en bois apparurent. Des membres du kibboutz voisin de Nof Ginossar, aidés par des spécialistes, récupèrent le bateau qui mesure 8 m de long sur 2,30 m de large et 1,40 m de haut.
    Enveloppé d’une mousse synthétique, il a été transporté dans le musée du kibboutz. L’embarcation a été traitée pendant une longue période. Ce bateau a été daté de la fin du 1er siècle de notre ère, grâce aux 17 pièces de céramique dont une poterie à feu et une lampe à huile trouvées dans le bateau. L’analyse du bois au carbone 14 situe sa construction entre 120 avant notre ère et 40 après. Il se pourrait donc que cette barque ait navigué sur le lac de Tibériade alors que Jésus exerçait son ministère en Galilée.
    Luc dans son évangile (Luc 8.22) a écrit que Jésus et ses douze disciples montèrent dans une barque et traversèrent le lac. Jusqu’à cette découverte on pouvait se demander s’il était possible à 13 personnes de prendre place dans la même embarcation et naviguer sur le lac de Tibériade. Par sa taille, le bateau de Galilée permettait de transporter 15 personnes. Nous savons maintenant avec certitude que la déclaration de Luc est tout à fait réaliste.
    1990-2011 – Les ossuaires de la famille de Caïphe
    En novembre 1990, un caveau datant du 1er siècle de notre ère a été découvert à proximité de Jérusalem. Il contenait douze ossuaires. L’un d’eux porte une inscription araméenne « Yehosef bar Qayafa » ce qui signifie « Joseph fils de Caïphe ».
    Caïphe est le nom du grand prêtre de Jérusalem entre 18 à 36 de notre ère. Parmi les ossements contenus dans l’ossuaire, il est possible qu’il y ait ceux de sa famille. L’évangile de Jean rapporte le conseil que Caïphe avait donné pour justifier la décision de mettre à mort Jésus : « C’est ce même Caïphe qui avait suggéré aux Juifs : il est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple » (Jean 18.14 – TOB).
    En juin 2011, un autre ossuaire a été authentifié par l’autorité des Antiquités d’Israël, il provenait de fouilles illégales. Cet ossuaire porte l’inscription : « Myriam, fille de Jeshoua, fils de Caïphas, prêtres de Ma’aziah de Beth Imri. » Cet ossuaire serait celui d’une petite fille du grand-prêtre Caïphe, qui appartenait, d’après cette inscription, à la 24e classe de prêtres mentionnée dans le texte de 1 Chroniques 24 au verset 18.
    Ces deux ossuaires attestent que la famille du grand-prêtre Caïphe habitait à Jérusalem à l’époque de Jésus.
    1993-1994 – Dan
    Le 21 juillet 1993, l’équipe d’Avraham Biran, fouillant à Dan, découvrait un morceau d’une stèle araméenne sur laquelle on peut lire : « Et je tuai deux ro[is puis]sants qui avaient sous leurs ordres deux mille [cha]rs et deux mille cavaliers. [Je tuai Yo]ram fils d’[Akhab] roi d’Israël et je tuai [Akhaz]yahu fils de [Yoram r]oi de la Maison de David. »
    D’après ce fragment de stèle, 130 ans après la mort de David, le roi de Juda, descendant de David, était connu comme appartenant à la « Maison de David ». L’emploi de cette expression pour identifier un descendant de David montre que l’auteur de la stèle considérait que David avait formé une dynastie.
    Il s’agit du plus ancien texte en dehors de la Bible qui donne une existence historique à la dynastie de David, ce qui conforte la Bible quand elle présente David comme un grand roi. Cette expression « Maison de David » est aussi présente sur la stèle Mésha, roi de Moab, d’après l’épigraphiste, historien et philologue André Lemaire.
    Dans les années 1990, quelques biblistes affirmaient que les récits bibliques concernant le roi David étaient de la pure fiction, prétendant qu’ils avaient été composés à l’époque hellénistique, sept siècles après les dates du règne de David selon la chronologie de la Bible. Ils proposèrent d’autres traductions à la place de « Maison de David ». L’un d’eux a aussi prétendu que cette stèle était un faux. Ces arguments n’ont pas été retenus par les spécialistes en épigraphie.
    Aujourd’hui les archéologues et les historiens admettent, en grande majorité, l’authenticité de cette stèle et sa référence à la dynastie de David.
    2015 – La forteresse d’Antiochus Épiphane
    L’Autorité des Antiquités d’Israël a rendu publique, le 3 novembre 2015, la découverte de la forteresse d’Acra qui avait été construite par l’empereur grec séleucide Antiochus Épiphane en 168 avant notre ère. La forteresse permettait à l’armée séleucide de surveiller le Temple et tous ses accès. Elle est mentionnée dans les deux livres des Maccabées de la Bible d’Alexandrie et par Flavius Joseph. Elle a été prise et détruite par Simon Maccabée en 141 avant notre ère. Cela faisait une centaine d’années que les archéologues cherchaient à localiser cette forteresse.
    Cette découverte rappelle qu’à Jérusalem tous les vestiges de son passé n’ont pas encore été découverts. La ville de Jérusalem n’ayant jamais cessé d’être habitée, il est difficile de faire des fouilles archéologiques bien qu’elles pourraient certainement donner des réponses à des questions qui sont encore débattues.

    Conclusion

    L’archéologie est basée sur la découverte de monuments en ruine, d’objets matériels et sur des inscriptions. Il est rare qu’elle puisse confirmer l’existence des personnages bibliques ayant vécus dans un lointain passé.
    L’archéologie a montré que la Bible avait correctement retransmis des informations exactes. L’historicité de plusieurs rois a été confirmée par l’archéologie dont deux mentionnés dans la Bible alors qu’ils étaient inconnus des autres historiens de l’Antiquité dont les œuvres nous sont parvenues.
    Le silence des sources historiques antiques et de l’archéologie n’est pas une preuve qu’un récit ou un personnage mentionné dans la Bible aurait été inventé. À tenir ce raisonnement beaucoup se sont trompés. L’archéologie a apporté des démentis à ce type d’allégation.
    À ce jour aucune découverte n’a pu démontrer d’une manière formelle que la Bible contenait des informations historiques erronées. Les différentes découvertes archéologiques qui ont permis de réfuter les attaques des critiques qui contestaient l’historicité de la Bible ont confirmé que la Bible est une source historique fiable et précieuse. L’archéologie permet d’éclairer le contexte dans lequel vivaient les femmes et les hommes de la Bible. Elle a permis d’améliorer la traduction de quelques textes bibliques qui étaient mal compris.
    Bien sûr, toutes les questions que nous sommes en droit de nous poser par rapport à l’histoire rapportée par la Bible, n’ont pas encore reçu de confirmation archéologique, mais nous pouvons être certains que dans le futur l’archéologie apportera d’autres réponses qui conforteront les textes bibliques.
    Cette étude est une introduction à ce vaste sujet. Elle est donc partielle, les sujets abordés mériteraient un plus grand développement. Nous proposons et nous proposerons d’autres études complémentaires qui traitent de thèmes spécifiques avec davantage de détails et d’informations sur les liens entre l’archéologie et la Bible.
    Le but poursuivi par la Bible est bien au-delà de l’histoire ancienne, mais les hommes inspirés qui l’ont écrite n’étaient pas en dehors de l’histoire, la confrontation entre la Bible et l’archéologie le démontre à bien des reprises. Les découvertes archéologiques faites pendant près de deux siècles nous incitent à lire la Bible avec confiance.
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