Le premier Noël chanté avec le « Magnificat » et le « Gloria », deux textes de l’Évangile de Luc  mis en musique par de nombreux compositeurs pour célébrer Noël.

Marie a écrit un hymne pour rendre hommage à Dieu qui lui a fait un don merveilleux : celui d’un enfant dont la naissance devait bouleverser le destin de l’humanité.

Ensuite, s’appuyant sur les textes du Premier Testament, Marie a présenté différentes facettes de l’œuvre que son enfant, le Messie, devait accomplir.

À en juger par l’intensité qui se dégage de l’hymne que Marie a composé, on peut discerner qu’elle était une femme d’une très grande spiritualité. Cette qualité est confirmée par une formule qui a été employée par le messager qui était venu lui annoncer qu’elle serait la mère du Fils de Dieu.

L’adoration des bergers de Gerard van Honthorst (1622) Source

Résumé de la conférence

LE PREMIER NOËL

MAGNIFICAT ANIMA MEA DOMINUM

(Mon âme exalte le Seigneur)
Pour revivre le premier Noël, nous devons faire un grand retour dans le passé et revenir au temps où l’empereur César Auguste1 régnait sur l’Empire romain, il y a donc un peu plus de 2000 ans. À cette époque, une jeune femme prit la parole et déclara2 : Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses : saint est son Nom3. Ainsi débute le cantique connu aujourd’hui sous le nom de Magnificat. En effet, dans la Vulgate, la version en latin de la Bible, cet hymne commence par le mot « magnificat » du verbe « magnificare » (traduction française : exalter, glorifier) conjugué à la 3e personne du singulier du présent de l’indicatif actif.

Le bonheur de Marie

Cette jeune femme s’appelait Marie. Elle est pleinement heureuse parce que Dieu s’est intéressé à elle et qu’il a fait de grandes choses pour elle. Au moment où Marie a prononcé ces paroles, elle était en visite chez sa parente Élisabeth qui était enceinte, dans son sixième mois; l’enfant qu’elle attendait serait appelé Jean, le futur Jean Baptiste. Luc, dans son évangile, a raconté ce qui s’est passé lorsque Marie est arrivée chez Élisabeth, rapportant ce que celle-ci a dit à Marie : Or, lorsque Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit. Elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein ! Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l’enfant a bondi d’allégresse en mon sein. Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! 5
Lorsqu’elle a exprimé son bonheur pour ce que Dieu avait fait pour elle, Marie venait d’avoir la confirmation par sa parente Élisabeth, remplie du Saint-Esprit, qu’elle était enceinte et que tout ce que Gabriel lui avait dit avant qu’elle ne vienne rendre visite à Élisabeth, s’accomplirait. En effet, l’ange Gabriel avait annoncé à Marie une nouvelle incroyable, elle serait enceinte sans avoir eu de relation sexuelle avec un homme, ce qui mettait Marie dans une situation équivoque au regard des autres. D’ailleurs, Joseph, à qui elle était promise en mariage, voulait, pour cette raison, la répudier secrètement, pour ne pas la diffamer publiquement 6. « Consciente de la grandeur des révélations reçues, et ayant besoin de soutien moral face à l’opprobre »7, Marie s’était rendue immédiatement chez sa parente Élisabeth pour trouver auprès d’elle le soutien dont elle avait besoin.

L’annonce faite à Marie

Revenons à cette rencontre entre Gabriel et Marie : 26 L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, 27 à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune fille s’appelait Marie. 28 L’ange entra auprès d’elle et lui dit : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi. » 29 À ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 30 L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31 Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. 32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 33 il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 34 Marie dit à l’ange : « Comment cela se fera-t-il puisque je n’ai pas de relations conjugales ? » 35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. 36 Et voici que Élisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile, 37 car rien n’est impossible à Dieu. » 38 Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! » Et l’ange la quitta. 8

Une prophétie sur l’incarnation

Environ 750 ans avant l’apparition de l’ange Gabriel à Marie, le prophète Ésaïe avait consigné dans ses écrits une prophétie venant de Dieu : Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel 9. Cette prophétie annonçait que grâce à cet enfant, Dieu viendrait demeurer parmi les humains puisque le nom qui sera donné à cet enfant est « Dieu avec nous » d’après la signification d’« Emmanuel ». Cette nouvelle inouïe est confirmée par une autre parole du prophète Ésaïe qui complètait cette prophétie : Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. La souveraineté est sur ses épaules. On proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père à jamais, Prince de la paix » 10.
Marie devait appeler son enfant Jésus 11, ce qui signifie « Dieu sauve ». Il sera aussi appelé « Fils du Très-Haut »12 et « Fils de Dieu »13. Les noms donnés à cet enfant sont en relation étroite avec Dieu tout comme l’enfant de la prophétie d’Ésaïe : « Emmanuel » c’est-à-dire « Dieu avec nous », nom à prendre dans son sens littéral avec la naissance de Jésus, car en lui, Dieu venait habiter avec les êtres humains sur cette terre comme l’avait prophétisé Ésaïe en proclamant le nom de cet « Emmanuel » : « Dieu-Fort, Père à jamais » 14. Élisabeth ne se trompait donc pas lorsqu’elle disait à Marie : Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur 15? Élisabeth appelait l’enfant de Marie « mon Seigneur » confirmant ainsi les paroles de l’ange Gabriel et la réalisation de la prophétie d’Ésaïe que nous venons de rappeler. Le mot « Seigneur » est couramment utilisé dans la Bible à la place du nom de Dieu que l’on ne prononce pas dans le judaïsme. À cette époque, seul le Saint-Esprit pouvait permettre à Élisabeth de dire une telle parole.
On comprend mieux pourquoi Marie a déclaré : le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses16puisqu’il a fait d’elle la mère de Dieu. Les grandes choses dont a parlé Marie concernaient avant tout le mystère de l’incarnation dont tout le cantique de Marie se fait l’écho. Ce mystère de l’incarnation est si élégamment décrit dans l’évangile de Jean : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu 17. Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père 18.

La joie de Marie

Après avoir déclaré que l’enfant de Marie était son Seigneur 19, Élisabeth ajouta : Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! 20 Par ces mots, Élisabeth fait référence à tout ce que l’ange Gabriel avait dit à Marie au sujet de l’enfant qu’elle portait en elle.
En réponse aux déclarations d’Élisabeth, Marie laissa éclater son immense joie au travers de l’hymne qu’elle a chanté : le Magnificat ! Jusque-là, Marie n’avait pas exprimé ses sentiments en ce qui concerne la naissance de cet enfant et tout ce que l’ange lui avait dit à son sujet. Sa seule réaction, rapportée dans l’évangile de Luc, avait été de partir en hâte chez sa parente Élisabeth dont l’ange Gabriel avait parlé dans son entretien avec Marie : En ce temps-là, Marie partit en hâte pour se rendre dans le haut pays, dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth 21.
Marie avait eu l’intuition, probablement survenue par le Saint-Esprit, qu’Élisabeth aurait les mots qu’elle avait besoin d’entendre après avoir appris ce que l’ange Gabriel lui avait annoncé, pour se préparer à faire face à sa nouvelle situation : l’incarnation du Fils de Dieu se ferait par elle.
Le témoignage d’Élisabeth déclencha en Marie cette explosion de joie qu’elle n’avait pas encore osé extérioriser tellement ce qui lui arrivait était prodigieux.

Marie prépare son hymne

Pendant les 160 kilomètres environ qu’elle a dû parcourir, à pied ou à dos d’âne, pour rencontrer Élisabeth, Marie a eu le temps de méditer sur les paroles de l’ange et d’élaborer la manière d’exprimer les sentiments qui étaient en elle.
Imprégnée qu’elle était des paroles et des expériences contenues dans ce que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament, que nous devrions plutôt nommer le Premier Testament, par son hymne, Marie a déclamé sa jubilation d’avoir été choisie pour porter en elle le Fils de Dieu. Pour la composition de son cantique, elle s’est inspirée de la prière adressée à Dieu, un peu plus de mille ans auparavant, par Anne qui exprimait sa joie d’être enfin enceinte alors qu’elle espérait depuis tant d’années avoir un fils. Cette prière d’Anne « est un hymne que Marie connaissait sans doute par cœur comme toutes les jeunes filles israélites de son temps » 22. Si les deux œuvres littéraires ont en commun plusieurs thèmes, Marie a pris soin de marquer sa différence en affirmant sa personnalité.
Bien que différente, la situation de ces deux femmes comportait des parallèles qui expliquent les raisons pour lesquelles Marie s’est inspirée de la prière d’Anne.
Les grossesses de ces deux femmes sont advenues à la suite d’une intervention spéciale de Dieu. Marie devint enceinte alors qu’elle était vierge. Anne avait été aussi l’objet d’une intervention miraculeuse de Dieu car elle était stérile 23.
Les deux femmes ont été choisies par Dieu pour donner naissance à deux hommes dont la mission était de représenter Dieu sur la terre. Marie fut enceinte du Fils de Dieu qu’elle appela Jésus. Anne a été enceinte de Samuel qui fut au service de Dieu dès son enfance 24, il est devenu l’un des plus grands guides et prophètes de la Bible.
Les deux femmes ont éprouvé une très grande joie, et ont composé un hymne pour témoigner de leur expérience.
Marie a écrit son cantique quelques jours avant de rencontrer Élisabeth et l’a chanté après qu’elle ait eu la confirmation par Élisabeth qu’elle était enceinte.
Alors Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses : saint est son Nom » 25.
Anne a rédigé sa prière pour la faire monter vers Dieu lorsqu’elle a conduit son enfant pour la première fois à la Maison du Seigneur pour le lui consacrer afin qu’il soit à son service toute sa vie 26.
Anne pria et dit : « J’ai le cœur joyeux grâce au SEIGNEUR et le front haut grâce au SEIGNEUR, la bouche grande ouverte contre mes ennemis : je me réjouis de ta victoire. Il n’est pas de saint pareil au SEIGNEUR. Il n’est personne d’autre que toi. Il n’est pas de Rocher pareil à notre Dieu 27.

Marie extériorise sa joie

Marie, en suivant le modèle de la poésie hébraïque, extériorise sa joie au travers des deux premiers vers de son hymne qui décrivent ce qu’elle ressentait dans son for intérieur. Par cette répétition intentionnelle, Marie, en utilisant des mots différents, exprimait par deux fois les sentiments qui étaient en elle et qui rendaient son allégresse infinie parce que Dieu avait agi avec puissance en elle. Au travers des mots « mon âme » et « mon esprit », elle voulait dire que son être tout entier était dans la joie et participait à son bonheur.
Anne par deux fois avait exprimé sa joie qu’elle a attribué également à l’intervention puissante de Dieu.
Les deux femmes ont évoqué la sainteté de Dieu, l’un des principaux attributs de Dieu.

Abaissement et puissance

Marie et Anne paraissent diverger sur le regard qu’elles portaient sur elle. Marie se décrivait comme l’humble servante de Dieu nous invitant à la voir dans une attitude d’abaissement alors qu’Anne semblait se sentir dans une posture inverse puisqu’elle dit avoir le « front haut grâce au Seigneur ». L’expression française « front haut » risque de nous conduire sur une mauvaise appréciation des sentiments qu’Anne voulait exprimer. La traduction Segond révisée dite « La Colombe » propose de lire : Ma force s’est élevée par l’Éternel ce qui laisse entrevoir une perspective bien différente. La Bible annotée donne la traduction littérale de cette déclaration : Ma corne a été élevée par l’Éternel. C’est bien le mot « corne » qui est employé dans le texte original hébreu. Dans l’Antiquité, pour exprimer le concept abstrait de force et de puissance, les Hébreux, tout comme bien d’autres peuples, utilisaient le mot très concret « corne » qui symbolisait la puissance, en référence aux cornes des animaux dont ces derniers se servaient pour user de leur puissance dans les combats 28.
Pour comprendre à quelle puissance Anne faisait allusion et qui s’est trouvée élevée, nous devons lire l’histoire d’Anne. Stérile, Anne était l’objet de sarcasmes de la part de Peninna, seconde épouse de son mari désignée par le terme « rivale » dans le texte biblique, parce qu’Anne n’avait pas d’enfant mais demeurait la préférée de son mari qui le montrait ostensiblement, alors que Peninna avait plusieurs fils et filles et se sentait moins considérée 29. Dans sa prière, Anne complétait sa pensée en déclarant : la bouche grande ouverte contre mes ennemis : je me réjouis de ta victoire 30. Grâce à l’intervention divine, qu’elle désignait sous le terme de « Yeshuwˋah » qui signifie à la fois « secours, délivrance, salut, victoire », Anne pouvait enfin répondre à sa rivale comprise ici dans le mot « ennemis », en ayant la bouche grande ouverte, pour témoigner de ce que Dieu a élevé sa puissance en la rendant féconde.
Finalement, ces déclarations d’Anne, qui dans un premier temps pouvaient être comprises comme opposées aux sentiments d’humilité de Marie, s’avèrent être une source d’inspiration pour elle qui, par la puissance de Dieu, a été enceinte pour donner naissance à un enfant qu’elle devait appeler « Yeshuwˋah » (Nom hébreu de Jésus). D’autant plus qu’Anne terminait sa prière par ces phrases : Il donnera puissance à son roi. Et il élèvera la corne de son oint 31. Partie de son expérience personnelle sur la capacité de Dieu à accorder la puissance de donner la vie à celle qui était stérile, Anne discernait que, dans l’avenir, Dieu doterait son oint, c’est-à-dire le Messie 32, de puissance. Pour exprimer sa certitude que Dieu accorderait la puissance à son Messie, Anne l’affirmait deux fois de suite avec des mots différents. Il est remarquable aussi qu’au début de sa prière Anne exprimait ce que Dieu a fait pour elle par ces mots : Ma corne a été élevée par l’Éternel 33 et elle terminait par les mêmes mots cette fois attribués au Messie : Et il élèvera la corne de son oint 34.
Cette conclusion messianique de la prière d’Anne s’harmonise fort bien avec la mission de Marie qui était de mettre au monde ce Messie longtemps attendu par le peuple de Dieu, qui lui fait dire : Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse 35, répondant ainsi à Élisabeth qui l’avait déclarée bienheureuse 36 parce que par elle le Messie viendra 37.

La révolution de Dieu

Ensuite, dans son cantique, Marie laissait de côté sa situation personnelle pour s’intéresser à l’amour de Dieu pour tous ceux qui le craignent, c’est-à-dire qui ont un très grand respect pour Dieu, lui faisant confiance et comptant sur sa puissance et son amour  : Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent 38. Notons au passage que, par humilité, Marie n’a pas mentionné qu’elle avait été choisie pour être la mère du Messie, elle préfère s’attarder sur la description de la révolution que Dieu va opérer au travers de son Messie, pour manifester sa bonté à toute l’humanité : Il est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ; il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles ; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides 39.
Un renversement de situation similaire était déjà contenu dans la prière d’Anne : Ne répétez pas tant de paroles hautaines, que l’insolence ne sorte pas de votre bouche 40. Le SEIGNEUR appauvrit et enrichit, il abaisse, il élève aussi. Il relève le faible de la poussière et tire le pauvre du tas d’ordures, pour les faire asseoir avec les princes et leur attribuer la place d’honneur 41. Les repus s’embauchent pour du pain, et les affamés se reposent 42.
Le projet révolutionnaire de Dieu est de rabaisser les orgueilleux et les puissants et d’élever les pauvres, les faibles, les affamés et les humbles.

L’humilité

En choisissant Marie, la plus humble et la plus pauvre des descendantes de David, pour être la mère du Messie, Dieu mettait déjà en œuvre sa révolution. Le lieu inattendu de la naissance du roi des rois laissait présager un changement de mentalité déconcertant qu’il proposait à l’humanité : elle accoucha de son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes 43.
L’orgueil, la suffisance et l’égoïsme seront bannis du royaume inauguré par la venue du Messie. L’humilité est le socle sur lequel sera érigé le royaume de Dieu pour qu’il soit à l’image du Messie qui a déclaré : Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur 44. L’apôtre Paul a rappelé aux chrétiens de la ville de Philippes, en Grèce, ce principe fondamental du christianisme : ne faites rien par rivalité, rien par gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous 45.
Jésus voulait que ceux qui le suivaient connaissent la véritable élévation, celle qui ne nuit à personne, aussi a-t-il montré le meilleur chemin pour y parvenir : tout homme qui s’élève sera abaissé et celui qui s’abaisse sera élevé. Cette vérité était tellement importante pour Jésus, qu’il s’en servit de conclusion dans deux paraboles 46.
La parabole de la meilleure place à occuper lorsque l’on est invité à un repas de noces qui, contrairement à la logique humaine, n’est pas la première mais la dernière afin qu’à son arrivée celui qui t’a invité te dise : Mon ami, avance plus haut. Alors ce sera pour toi un honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi 47.
Dans l’autre parabole, Jésus met en scène deux hommes priant dans le temple. L’un est religieux, sa caractéristique la plus apparente est d’être un propre juste, tellement suffisant qu’au final il n’a pas besoin de Dieu, de plus, il est méprisant vis-à-vis des autres. Se tenant à quelques distances de lui, un collecteur d’impôts, un homme très mal considéré dans la société juive car il percevait les taxes pour le compte de leurs ennemis, les Romains. Lui, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis 48. Jésus déclara que seul le collecteur d’impôts a été agréé par Dieu qui a répondu à sa prière. Puis, Jésus a conclu : car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé 49.

Les pauvres, les affamés et les affligés

Au début de son ministère, dans son discours programme contenu dans l’évangile de Luc, connu sous le nom de Béatitudes, Jésus proclamait les principes du royaume qu’il opposait à des avertissements dans le but de ramener à lui ceux qui, se fiant à leur réussite dans la vie, en arrivaient à oublier les réalités éternelles dont ils pourraient être exclus pour ne pas avoir placé leur confiance en Dieu.
Heureux, vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous 50. Mais malheureux, vous les riches : vous tenez votre consolation 51.
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés 52. Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim 53.
Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez 52. Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez 53.

Les dernières paroles de l’hymne de Marie

Marie terminait son hymne avec l’évocation du peuple de Dieu, du patriarche Abraham et de sa descendance : Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir de sa bonté, comme il l’avait dit à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours 54.
Les parallèles entre le cantique de Marie et celui d’Anne apparaissent moins nettement ici que dans les premiers versets, cependant, ils sont bien réels avec une différence essentielle. Voici les deux dernières phrases de la prière d’Anne : Il gardera les pas de son fidèle, mais les méchants périront dans les ténèbres, car ce n’est point par la force qu’on triomphe. Le SEIGNEUR, ses adversaires seront brisés, contre eux, dans le ciel, il tonnera. Le SEIGNEUR jugera la terre entière. Il donnera la puissance à son roi, il élèvera le front de son messie 55.
Anne avait dû subir une double peine, sa stérilité et les sarcasmes de sa rivale, aussi a-t-elle perçu la naissance de son enfant comme la réparation des injustices dont elle a été victime. Marquée par cette expérience personnelle, Anne prophétisait, à la fin de sa prière, que la justice divine dont elle avait été l’objet s’étendrait à l’ensemble de ceux qui sont fidèles à Dieu, qu’elle opposait aux méchants et aux adversaires du Seigneur, qui eux seront jugés et condamnés. Ici, les fidèles sont désignés avec l’expression « son fidèle » qui doit être comprise comme un singulier collectif, synonyme de « son peuple fidèle ». Cette justice à laquelle Anne aspirait sera rétablie sous l’action puissante du Messie 56.

La bonté et l’humilité en plus de la justice

L’expérience de Marie est tout autre, aussi ne mettait-elle pas l’accent sur la justice et la condamnation mais sur la bonté de Dieu, comme elle l’avait fait un peu plus haut dans son chant : Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent 57. Pour Marie, Dieu est principalement un être bienveillant qui cherche à faire du bien à ceux qui se tournent vers lui. Marie estimait qu’Israël, son serviteur 54 représentait cette catégorie de personne. Elle reprenait le même thème qu’Anne, le peuple fidèle avec le même adjectif possessif « son ». Mais l’accent n’est plus mis sur la fidélité quoiqu’elle ne soit pas exclue, un bon serviteur est fidèle, mais encore une fois elle mettait en avant l’humilité. En effet, au début du cantique, Marie a utilisé l’expression « son humble servante » 58 pour se désigner devant son Dieu. Ensuite, elle accordait une place privilégiée aux humbles que Dieu a élevés 59. Parmi les sept mots grecs utilisés par les auteurs du Nouveau Testament pour parler d’un serviteur, le mot choisi pour l’associer à Israël est « pais » qui désigne aussi un jeune enfant 60 dont la particularité pour Jésus est d’être humble 61. Ce choix s’harmonise donc parfaitement avec l’ensemble du cantique qui met en lumière l’humilité.

Israël, son serviteur

La prière d’Anne n’était pas la seule source d’inspiration pour Marie. En déclarant : Il est venu en aide à Israël son serviteur 54, Marie rappelait succinctement les paroles d’encouragement que Dieu avait adressées autrefois à son peuple par l’intermédiaire du prophète Ésaïe : 8Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, toi que j’ai choisi, descendance d’Abraham, mon ami, 9toi que j’ai tenu depuis les extrémités de la terre, toi que depuis ses limites j’ai appelé, toi à qui j’ai dit : « Tu es mon serviteur, je t’ai choisi et non pas rejeté », 10 ne crains pas car je suis avec toi, n’aie pas ce regard anxieux, car je suis ton Dieu. Je te rends robuste, oui, je t’aide, oui, je te soutiens par ma droite qui fait justice. 11Voici qu’ils seront honteux, couverts d’outrages tous ceux qui étaient échauffés contre toi : ils seront comme rien et périront, les gens en querelle avec toi ; 12tu les chercheras et tu ne les trouveras plus, les gens en lutte avec toi ; ils seront comme rien, comme néant, les gens en guerre avec toi. 13Car moi, le SEIGNEUR, je suis ton Dieu qui tiens ta main droite, qui te dis : « Ne crains pas, c’est moi qui t’aide » 62.
Le prophète rapportait en condensé les difficultés et les conflits qu’Israël a pu surmonter grâce à l’aide et au secours de Dieu et à son amour pour Abraham. La traduction littérale du texte hébreu n’est pas Abraham, mon ami 63 mais Abraham que j’ai aimé.

Abraham et le Messie

La prière d’Anne se terminait avec la venue d’un Roi-Messie puissant. Avec d’autres mots Marie exprima la même réalité à partir des promesses faites à Abraham et à David. Reprenons ce que Marie avait affirmé : Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir de sa bonté, comme il l’avait dit à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours 54.
Le peuple d’Israël est bien issu d’Abraham comme cela était exprimé dans le texte d’Ésaïe que nous venons de mentionner 63, mais Marie faisait aussi allusion à une descendance particulière issue d’Abraham qu’elle a appelé « sa descendance pour toujours ».
Il est question de cette descendance particulière d’Abraham dans des circonstances exceptionnelles qui nous renvoient au jour où Dieu mit la foi d’Abraham à l’épreuve. Dieu lui demanda d’offrir son fils Isaac en sacrifice, alors qu’il lui avait promis qu’en ce fils, il aurait une descendance 64. Quand Dieu arrêta Abraham juste avant qu’il ne porte un coup mortel à son fils, il lui dit : Je le jure par moi-même, oracle du SEIGNEUR. Parce que tu as fait cela et n’as pas épargné ton fils unique, je m’engage à te bénir, et à faire proliférer ta descendance autant que les étoiles du ciel et le sable au bord de la mer. Ta descendance occupera la Porte de ses ennemis ; c’est en elle que se béniront toutes les nations de la terre parce que tu as écouté ma voix 65. Cette dernière expression de la bénédiction « se béniront » implique le concours de celui qui reçoit la bénédiction. Cette bénédiction est la bénédiction qu’il est possible de recevoir du Messie, en ayant foi en Dieu comme Abraham. En effet, l’expérience vécue par Abraham lors du sacrifice de son fils, était une préfiguration du sacrifice que Dieu a consenti dans la personne de Jésus, le Messie, pour que tous ceux qui croient en lui aient la vie 66.

David et le Messie

Marie ne se contenta pas de faire allusion à la promesse messianique révélée à Abraham, elle y associa celle faite à David en ajoutant « pour toujours » après le mot descendance. Alors que David avait achevé les travaux de son palais à Jérusalem et qu’il y trouvait le repos, il confia à Nathan, le prophète, son projet de construire une maison pour Dieu. La nuit suivante, le Seigneur interpella Nathan et le chargea d’aller dire à David : Et le SEIGNEUR t’annonce que le SEIGNEUR te fera une maison. Lorsque tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j’établirai fermement sa royauté. C’est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom, et j’établirai à jamais son trône royal 67.
Dieu n’accepta pas que David lui construise une maison. Jouant sur les sens du mot maison, Dieu promettait de faire à David une maison mais cette fois il faut prendre le mot maison dans le sens figuré qu’il a dans la Bible, c’est-à-dire une famille, une descendance, une lignée.
Comme dans la promesse faite à Abraham, mais cette fois de manière plus évidente, cette descendance concerne une personne en particulier : J’élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j’établirai fermement sa royauté. C’est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom, et j’établirai à jamais son trône royal 68. David reconnaissait lui-même que cette promesse se réaliserait dans un lointain avenir : tu as parlé aussi pour la maison de ton serviteur, longtemps à l’avance 69. Cette descendance promise à David concernait la venue du Messie qui doit bâtir une Maison pour Dieu, c’est-à-dire une famille, un peuple et dont le trône serait affermi à jamais, donc pour toujours.
Marie avait une parfaite connaissance de ce que l’on appelait alors « l’Écriture » à laquelle nous donnons aujourd’hui le nom de Bible ou Premier Testament. Pour glorifier Dieu, elle s’est inspirée de ce qu’avaient écrit « les pères » 70 pour montrer que ce qu’elle vivait était l’accomplissement des promesses faites par Dieu contenues dans la prière d’Anne, dans les prophéties d’Ésaïe, dans les paroles qu’il avait adressées à Abraham et à David au sujet de l’incarnation du Fils de Dieu, le Messie. Marie avait aussi compris que Dieu proposerait une révolution à notre monde avec la venue de cet enfant divin, c’est pourquoi elle était reconnaissante et pleine de joie parce que Dieu lui faisait confiance.
Le moment est venu de nous interroger sur les raisons qui ont amené Dieu à choisir Marie, parmi toutes les jeunes femmes de son temps, pour faire d’elle la mère du Messie promis.

Marie, descendante de David

Selon la coutume de l’époque, seule la généalogie de Joseph, l’époux de Marie, a été notée dans les Évangiles. Elle confirmait qu’il était bien un descendant de David 71. Le Messie étant d’essence divine son humanité venait uniquement de sa mère, Marie, qui était vierge lorsqu’elle l’a conçu, il fallait qu’elle soit, elle aussi, une descendante de David.
La généalogie de Marie ne nous est pas parvenue mais nous savons que Marie était bien une descendante de David grâce aux paroles de l’ange Gabriel : Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de fin 72

La salutation de l’ange Gabriel

Revenons sur la salutation que l’ange Gabriel a adressée à Marie, qui la troubla profondément 73. Cette salutation peut être comprise de deux manières légèrement différentes : Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi 74 ou Réjouis-toi, toi qui es comblée par la grâce ; le Seigneur est avec toi 75.
Marie a donc eu la faveur de Dieu et elle a été comblée par la grâce, que cela signifie-t-il au juste ? Marie elle-même s’interrogeait sur le sens de ces paroles : elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation 73 « dont les termes si élevés embarrassaient sa modestie » 76. Le verbe traduit par « se demandait » pourrait aussi être compris comme « raisonner 77 ». La réflexion de Marie est interrompue par l’ange qui apporta une première explication : Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu 78.
Cette fois Marie comprend ce que l’ange a voulu dire car il emploie un hébraïsme 79 bien connu d’elle, car mentionné plusieurs fois dans le Premier Testament. L’expression exacte de cet hébraïsme est « trouver grâce aux yeux de Dieu » ou d’un humain. Pour trouver grâce aux yeux de Dieu ou auprès de Dieu, il faut nécessairement être proche de lui et entretenir une relation aimante avec lui, apprendre à le connaître 80, marcher avec lui 81. Cette manière de vivre permet aux êtres humains d’être mis au bénéfice de la bienveillance de Dieu ; c’est de cette façon qu’il est possible de lui plaire. Pour ces raisons, plusieurs grands hommes de la Bible ont trouvé grâce aux yeux de Dieu : Noé 82, Abraham 83, Moïse 84, Gédéon qui vit l’ange du Seigneur 85 et David 86. Nous pouvons en conclure que Marie avait une spiritualité d’un niveau équivalent à celui des hommes que Dieu avait choisis pour sauver l’humanité 87, être le père de tous les croyants 88, délivrer son peuple de l’esclavage 89, libérer son peuple de ses ennemis 90, être l’homme selon le cœur de Dieu choisi pour être roi 91. Marie était une jeune femme qui plaçait sa confiance en Dieu. Elle plut énormément à Dieu qui a vu en elle la femme idéale pour assurer l’éducation du Messie, aussi obtint-elle la grande faveur de Dieu qui la combla de sa grâce.

Marie, une femme d’une très grande foi

Quand l’ange Gabriel lui annonça qu’elle serait enceinte, elle répliqua en disant : Comment cela se fera-t-il puisque je n’ai pas de relations conjugales 92 ? Gabriel lui donna cette explication : l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre 93. Après avoir annoncé à Marie que sa parente Élisabeth, dans sa vieillesse, était enceinte, dans son sixième mois, alors qu’elle était appelée la stérile, il ajouta : car rien n’est impossible à Dieu 94. Ces seules paroles de Gabriel suffirent à Marie qui acquiesça en disant : Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! 95
Lorsque Marie rencontra sa parente Élisabeth, celle-ci rendit un témoignage sur la foi de Marie : Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira !  96 Alors, Marie proclama sa foi en Dieu, son Sauveur, et en ses promesses messianiques au travers de l’hymne qu’elle a composé et que nous venons de commenter.

Marie, la nouvelle Ève

Ce n’est pas sans raison que Marie a été surnommée la nouvelle Ève. Il est extrêmement passionnant de comparer ce que la Bible nous dit de ces deux femmes qui sont à fois très différentes et à la fois tellement semblables, d’après ce que nous savons d’elles au travers des récits bibliques.
On se souvient du premier geste connu d’Ève qui, à la suite d’un court échange avec un serpent, cueillit le fruit défendu, en mangea, puis en donna à son mari qui était auprès d’elle et en mangea également 97. Combien de fois n’a-t-elle pas été blâmée pour avoir fait entrer le « péché » dans notre monde. Toutes les femmes depuis tant de millénaires ont souffert de cette situation. Même l’apôtre Paul fait reposer sur les femmes des interdits dans l’Église, les justifiant à partir de la transgression d’Ève 98. En comparaison, Marie est une très sainte femme.
Il est impossible de rentrer dans tous les détails de ce texte fondateur de l’humanité dans le cadre de ce commentaire sur le cantique de Marie, mais arrêtons-nous rapidement sur quelques faits majeurs qui apporteront un éclairage sur ce que le texte de la Genèse nous dit d’Ève99.
À l’évidence, Ève n’a pas fait confiance à Dieu et aux paroles qu’il avait dites à propos de ce fruit interdit. Manifestement la foi d’Ève a été défaillante, ce qui l’oppose à Marie dont la foi en Dieu et en ses paroles était inébranlable.
Séduite par les paroles du serpent, Ève a succombé à l’orgueil, pensant qu’en mangeant de ce fruit elle deviendrait comme les dieux 100. Sur ce point, Marie est aux antipodes avec l’humilité qui la caractérisait.
Mais l’expérience d’Ève ne s’arrête pas là. Que s’est-il passé après ?
Dieu est intervenu et il a demandé à Adam s’il avait mangé du fruit défendu, voici sa réponse : La femme que tu as mise auprès de moi, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé 101. Dans sa réponse, Adam se présentait comme une victime en rejetant la responsabilité de sa transgression sur la femme et sur Dieu.
Quand Dieu s’est adressé à elle, voici ce qu’Ève a répondu : Le serpent m’a trompée et j’ai mangé 102. L’attitude d’Ève a évolué entre le moment où elle a pris du fruit défendu et sa réponse à Dieu. Certes, elle a cru le serpent, elle a pensé que Dieu lui avait menti et qu’elle deviendrait comme les dieux, c’est pourquoi elle en a mangé. Mais ensuite, elle a compris que le serpent l’avait trompée. Elle ne porte aucune accusation contre Dieu qui est pourtant le créateur du serpent. La suite du récit nous montrera ce que Dieu a fait de la réponse d’Ève.
Dans un premier temps, Dieu s’adressa au serpent, lui disant : Parce que tu as fait cela, tu seras maudit 103.
À Adam, Dieu a dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi 104.
Les déclarations de Dieu au serpent et à Adam annonçaient deux malédictions qui étaient les conséquences de ce qu’ils avaient fait. Dans les paroles adressées au serpent et à Adam Dieu utilisait la même formule « parce que tu as… »
À la femme voici ce que Dieu a dit : Je multiplierai grandement ta peine et ta conception ; dans la peine tu feras naître des enfants ; et ton désir sera vers ton mari, et il dominera sur toi 105.
Quand Dieu s’est adressé à la femme, aucune formule du type « parce que tu as », aucun blâme, aucune mention de sa transgression, aucune parole annonçant une malédiction. Ce ne sera pas facile pour elle mais au travers de ses difficultés, dues à l’intrusion du mal chez les humains, Ève sera finalement bénie car avoir des enfants est dans la Bible la plus grande des bénédictions, et Dieu va lui en accorder beaucoup puisqu’il multipliera grandement sa conception. Voici une traduction littérale de ce texte : Multiplier je multiplierai ta peine et ta conception. Dans le texte hébreu, « ta conception » est un singulier collectif qui peut et doit être traduit par un pluriel en français.
Le verbe « multiplier » employé ici est utilisé dans la bénédiction reçue par la femme et son mari le premier jour de leur création : « Dieu les bénit ; Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous 106. Ce texte montre à lui seul que la maternité est la bénédiction par excellence. La formulation de l’annonce faite à Ève est semblable à celle faite à Abraham lorsque Dieu s’engage à le bénir, avec la répétition des verbes « bénir » et « multiplier » qui se traduit littéralement ainsi : « Bénir je te bénirai et multiplier je multiplierai ta semence 107. Quatre textes du Deutéronome rappellent qu’une des principales bénédictions pour le peuple hébreu était liée à la naissance des enfants 108.
Notons encore que Dieu coopèrera avec la femme : je multiplierai grandement tes conceptions. D’une manière indirecte, Dieu s’était adressé à la femme dans une parole destinée au serpent : Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la meurtriras au talon 109.
Dans cette déclaration, Dieu se positionne personnellement en adversaire du serpent « je mettrai l’hostilité entre toi et la femme ». Ensuite, il fait alliance avec la femme puisqu’il combattra le serpent au travers d’elle et avec sa descendance jusqu’à la victoire finale lorsque le serpent sera meurtri à la tête.
Une traduction littérale de la dernière partie de cette déclaration apporte une meilleure compréhension : lui te meurtrira la tête et toi, tu lui meurtriras le talon 110. En hébreu, le mot « descendance » est un masculin, d’où l’emploi de « lui » pour s’y référer. Le « toi » désignant le serpent (le Satan) est opposé au « lui » représentant la descendance de la femme. Puisque « toi » au-delà du serpent désigne une personne, le Satan appelé aussi le diable, le « lui » qui est en face doit nécessairement être aussi une personne, c’est ce qu’ont compris les rédacteurs du Nouveau Testament. Pour eux il s’agit de Jésus, le Messie. Voici ce que l’auteur de l’épître aux Hébreux a écrit : Ainsi donc, puisque les enfants ont en commun le sang et la chair [expression désignant les humains], lui [Jésus] aussi, pareillement, partagea la même condition [d’humain, donc il fait partie de la descendance de la femme], afin de réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable 111.
Comme la prophétie l’avait annoncée la descendance de la femme, le Messie, a vaincu le serpent, c’est-à-dire le Satan appelé aussi le diable. Il est vrai que le Messie est mort, la meurtrissure au talon infligée par le serpent, mais cette mort ne fut que temporaire puisque Jésus ressuscita, c’est ainsi qu’il a vaincu le Satan.
Marie est bien la nouvelle Ève, non pas parce que la première a manqué de foi, n’a pas été fidèle à Dieu et qu’il convenait de la remplacer, mais parce qu’elle a été celle qui a porté dans son corps la descendance victorieuse sur le serpent, le Satan appelé aussi le diable. Cette descendance avait été annoncée, promise, à la première Ève qui a été pardonnée, puisque Dieu a fait alliance avec elle.

GLORIA IN EXCELSIS DEO

(Gloire à Dieu au plus haut des cieux)
La nuit où Jésus est né, les créatures célestes ont chanté un hymne qui, en latin, commence par ces mots : « Gloria in excelsis Deo ». Ce cantique des anges est bien connu sous le nom de Gloria. De très nombreux compositeurs de musique sacrée ont mis en musique les paroles latines de ce chant de louange.
Le texte latin du Gloria est un verset de l’évangile de Luc, écrit en grec, dont voici la traduction française : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés 112.
Cet hymne est formé d’une phrase scindée en deux parties parallèles avec trois expressions symétriques qu’il est possible de disposer de la manière suivante :
Gloire                  au plus haut des cieux                 à Dieu et
paix                     sur la terre                                     aux hommes qu’il aime 113.
Le mot employé dans le texte original, traduit ici par « qu’il aime », est « eudokia » dont la traduction varie selon les différentes versions de la Bible. La Vulgate Clémentine (1592-1979) a rendu populaire la traduction : Et sur la terre paix parmi les hommes de bonne volonté114. Le Nouveau Testament Oltramare reprend en 1874 la même traduction : Et paix sur la terre parmi les hommes de bonne volonté ! La Bible Ostervald de 1996 apporte la nuance suivante : paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes ! « Eudokia » est traduit par le verbe « agréer » dans la Bible Segond 1910 : Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! Il est traduit par « faveur » dans la Bible Osty 1973 : paix aux hommes, qui ont sa faveur ! Il est traduit par « bon plaisir » dans la Bible Darby 1991 : paix ; et bon plaisir dans les hommes ! La Bible de Jérusalem propose en 1998 cette traduction : paix aux hommes objets de sa complaisance ! Il est traduit par « bienveillance » dans la Bible Segond 21 en 2007 : et bienveillance parmi les hommes ! La Bible de Maredsous apporte la nuance suivante en 2014 : paix aux hommes, objets de la bienveillance (divine). La Traduction œcuménique de la Bible de 1988 traduit : paix pour ses bien-aimés.  Quatre versions traduisent par le verbe « aimer » la Bible en français courant 1997, la traduction Parole Vivante 2000, la Bible du Semeur 2000, La Bible Parole de Vie 2000 : paix à ceux que Dieu aime !
Nous pouvons constater qu’« eudokia » est traduit de différentes manières, exprimant à chaque fois un des sens de ce nom féminin grec. Ces traductions se classent en deux catégories. Cette classification vient du fait que les manuscrits grecs qui nous sont parvenus rendent possible deux lectures du texte. Une partie d’entre eux ont l’orthographe « eudokia » il s’agit d’un complément subjectif qui exprime la possession par les hommes d’une disposition, par exemple : les hommes de bonne volonté. Tandis que d’autres manuscrits ont l’orthographe « eudokias » il s’agit alors d’un complément objectif, les hommes reçoivent de Dieu, par exemple : les hommes objets de sa complaisance, que Dieu aime. Cette différence n’altère pas de manière significative le sens de ce texte. Finalement les deux lectures reviennent à peu de chose au même puisque comme l’expliquait l’apôtre Paul : Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire pour son bon plaisir (eudokia) 115.
La Nouvelle Bible Segond 2002 propose une traduction qui s’harmonise particulièrement bien avec le contexte : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir 116! Cet hymne angélique est chanté lorsqu’une multitude d’êtres célestes rejoint un ange qui était apparu aux bergers de Bethléem, leur révélant une nouvelle extraordinaire : 8 Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. 9 Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte. 10 L’ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : 11 Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ; 12 et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » 117.
Dès que l’ange a terminé son message, l’autre événement prodigieux se produisit : 13 Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait : 14 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés » 118.
Cet hymne de louange témoignait que tous les êtres célestes éprouvaient une sublime joie au sujet de ce que le premier ange était venu révéler aux bergers, à la suite de ce qu’il venait d’arriver à Bethléem.
Dans la première partie de leur chant, les anges glorifiaient Dieu en l’élevant aussi haut qu’il est possible pour avoir tout fait pour que le Christ Seigneur, c’est-à-dire le Messie, plus encore, Dieu revêtant l’humanité comme il l’avait promis par les prophètes, puisse être le Sauveur des êtres humains. Les anges se réjouissaient aussi de la voie qui avait été choisie par Dieu pour sauver les hommes au travers du signe donné aux bergers : la voie de la vulnérabilité, un nouveau-né dans ses langes, et celle de l’humilité infinie, un nouveau-né couché dans une mangeoire révélant de cette manière la puissance de son amour pour le genre humain. Les anges chantaient leur émerveillement face au mystère de l’incarnation du Fils de Dieu.
La naissance de cet enfant appelé Jésus, le premier Noël, était l’accomplissement des promesses faites à Ève, à Abraham et à David et la réalisation des prophéties transmises par Ésaïe que nous avons présentées dans ce commentaire. Bien d’autres prophéties relatives à cet événement auraient pu être rappelées.
Dans la seconde partie de leur chant, les anges aspiraient à la venue du règne de la paix sur la terre, autrement dit la réconciliation entre Dieu et les hommes, et des hommes entre eux : paix parmi les humains en qui il prend plaisir116 ! Ces humains en qui Dieu prend plaisir ne sont-ils pas ces hommes de bonne volonté qui ont foi en Dieu comme Marie qui accepta, dans l’humilité, la mission que Dieu lui confia. Cette mission devint pour elle un sujet de joie immense parce que la révolution de Dieu allait se mettre en place sur la terre et que les humbles, les pauvres, les affamés et les affligés trouveraient dans le royaume joie et bonheur. Ces hommes de bonne volonté ne sont-ils pas ceux qui font confiance à Dieu comme Joseph qui renonça à répudier secrètement Marie et devint son époux et son soutien. Ces hommes de bonne volonté ne sont-ils pas ces humbles et pauvres bergers qui devaient passer leurs nuits dans les champs pour garder les troupeaux et qui ont été choisis par les anges pour être les premiers à savoir que le Sauveur était né. Les bergers n’ont pas été indifférents à ce que l’ange du Seigneur leur a révélé, ils s’empressèrent d’aller voir ce nouveau-né : Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux : « Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils y allèrent en hâte 119.
Pour vivre ce premier Noël, Dieu a réuni autour de ce nouveau-né qui était le Sauveur, les femmes et les hommes de bonne volonté représentés pendant cette nuit mémorable par des personnes humbles qui avaient foi en Dieu et qui s’émerveillaient de ce que leur Seigneur faisait pour eux : 16 Les bergers trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. 17 Après avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. 18 Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers. 19 Quant à Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens. 20 Puis les bergers s’en retournèrent, chantant la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé 120.
Marie et Joseph, lors de la venue des bergers et ayant entendu leur témoignage, ont eu leur foi fortifiée, l’enfant qui venait de naître était bien le Messie promis. Cette expérience nous montre que Dieu trouve toujours de nouvelles occasions pour augmenter la foi de ceux qui s’attachent à lui.
Lors de ce premier Noël Dieu a fait connaître son désir de paix sur la terre. Pour que cette paix soit effective, il faut auparavant être réconcilié avec Dieu. L’apôtre Paul adressait un appel aux Corinthiens, cet appel est toujours d’actualité : Nous sommes donc des ambassadeurs envoyés par le Christ, et c’est comme si Dieu lui-même vous adressait un appel par nous : nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu 121. En répondant dans l’humilité et la foi à cet appel, vous connaîtrez la paix de Dieu et vous ferez partie de ces femmes et de ces hommes de bonne volonté en qui Dieu prend plaisir.

NOTES :

1/ Date de règne en tant qu’empereur du 16 janvier 27 av. notre ère au 19 août de l’année 14 de notre ère.
2/ Les paroles citées sont tirées de la Bible d’après la Traduction Œcuménique de la Bible, toutes les autres citations de la Bible mentionnées dans ce texte le seront également de la TOB sauf avis contraire.
3/ Luc 1.46-49 4/ Luc 1.36 5/ Luc 1.41-45.
6/ Matthieu 1.19 : Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer publiquement, résolut de la répudier secrètement.
7/ Daniel Argaud, « Sondez les Écritures », Tome 1, évangile de Luc, page 28, Bibles et publications chrétiennes Valence 1998.
8/ Luc 1.26-38 9/ Ésaïe 7.14 10/Ésaïe 9.6 11/ Luc 1.31 12/ Luc 1.32 13/ Luc 1.35 14/ Ésaïe 9.6 15/ Luc 1.43 16/ Luc 1.49 17/ Jean 1.1 18/ Jean 1.14 19/ Luc 1.43 20/ Luc 1.45 21/ Luc 1.39, 40.
22/ La Bible annotée Tome 3, page 190, Éditions Impact Québec Canada.
23/ 1 Samuel 1.5 24/ 1 Samuel 1.22-24 25/ Luc 1.46-49 26/ 1 Samuel 1.24-28 27/ 1 Samuel 2.1, 2.
28/ Exemple de l’utilisation du mot corne synonyme de puissance : La corne de Moab est rompue, et son bras est brisé, dit l’Éternel (Jérémie 48.25). Lève-toi et foule, fille de Sion ! Car je ferai que ta corne sera de fer et tes sabots d’airain, et tu broieras des peuples nombreux (Michée 4.13, texte cité d’après La Bible annotée).
29/ 1 Samuel 1.1-7 30/ 1 Samuel 2.1 31/ 1 Samuel 2.10 La Bible annotée.
32/ Le mot messie est la francisation du mot hébreu « mashiyach » dont la traduction est « oint ».
33/ 1 Samuel 2.1 34/ 1 Samuel 2.10 35/ Luc 1.48 36/ Luc 1.45.
37/ Luc 1.45 Par ces mots : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! Élisabeth annonçait la venue du Messie.
38/ Luc 1.50 39/ Luc 1.51-53 40/ 1 Samuel 2.3 41/ 1 Samuel 2.7, 8 42/ 1 Samuel 2.5 43/ Luc 2.7 44/ Matthieu 11.29 45/ Philippiens 2.3 46/ Luc 14.7-11 et Luc 18.9-14 47/ Luc 14.10 48/ Luc 18.13 49/ Luc 18.14 50/ Luc 6.20 51/ Luc 6.24 52/ Luc 6.21 53/ Luc 6.25 54/ Luc 1.54, 55 55/ 1 Samuel 2.9, 10.
56/ Voir plus haut, dans la section Abaissement et puissance, le commentaire sur 1 Samuel 2.10 où le texte original insiste sur la puissance du Messie en la mentionnant deux fois note 31.
57/ Luc 1.50 58/ Luc 1.48 59/ Luc 1/52 60/ Matthieu 2.16 61/ Matthieu 18.4 62/ Ésaïe 41.8-13 63/ Ésaïe 41.8 64/ Genèse 21.12 65/ Genèse 22.16-18.
66/ Étude très détaillée sur la préfiguration du sacrifice du Messie dans le sacrifice d’Isaac. Veuillez consulter le site : https://www.bible-et-histoire.com/conference/abraham-portraits-et-destin-dun-visionnaire/
67/ 2 Samuel 7.11-13 68/ C’est nous qui soulignons 69/ 2 Samuel 7.19.
70/ Allusion à ce que Marie dit dans Luc 1.55 « comme il l’avait dit à nos pères ».
71/ Matthieu 1.1-16, Luc 3.23-38 72/ Luc 1.31-32 73/ Luc 1.29.
74/ Luc 1.28 Traduction Œcuménique de la Bible 75/ Luc 1.29 Nouvelle Bible Segond.
76/ La Bible annotée Le Nouveau Testament expliqué Tome 1, page 448, Éditions Impact Québec Canada.
77/ Le même verbe est traduit par raisonner dans Luc 3.15 ; 12.17 ; 20.14.
78/ Luc 1.30 79/ Expression propre à la langue hébreu 80/ Exode 33.13 81/ Exode 33.16 82/ Genèse 6.8 83/ Genèse 18.3-5 84/ Exode 33.12-23 85/ Juges 6.17-24 86/ 2 Samuel 15.25, 26 ; Actes 7.46 87/ Hébreux 11.7 88/ Romains 4.16-22 89/ Exode 3.7-10 90/ Juges 6.11-14 91/ 1 Samuel 13.14, 1 Samuel 16.13 2 Samuel 2.4 92/ Luc 1.34 93/ Luc 1.35 94/ Luc 1.36,37 95/ Luc 1.38 96/ Luc 1.45 97/ Genèse 3.1-6
98/11Pendant l’instruction la femme doit garder le silence, en toute soumission. 12 Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de dominer l’homme. Qu’elle se tienne donc en silence. 13 C’est Adam, en effet, qui fut formé le premier. Eve ensuite. 14 Et ce n’est pas Adam qui fut séduit, mais c’est la femme qui, séduite, tomba dans la transgression. 15 Cependant elle sera sauvée par sa maternité, à condition de persévérer dans la foi, l’amour et la sainteté, avec modestie (1 Timothée 2.11-15).
99/ Étude très détaillée sur la transgression d’Ève et sur ses conséquences sur le site : https://www.bible-et-histoire.com/etude/le-jour-ou-tout-a-bascule/
100/ Genèse 3.5, 6 101/ Genèse 3.12 102/ Genèse 3.13 103/ Genèse 3.14 104/ Genèse 3.17.
105/ Genèse 3.16 d’après la King James Bible. Cette version a été choisie car elle est plus fidèle au texte original hébreu que les versions françaises : I will greatly multiply thy sorrow and thy conception; in sorrow thou shalt bring forth children; and thy desire shall be to thy husband, and he shall rule over thee.
106/ Genèse 1.28 Nouvelle Bible Segond.
107/ Genèse 22.17 Le mot semence est habituellement traduit par descendance.
108/ Deutéronome 7.13 ; 28.2-4 ; 28.11 ; 30. 9 : « Le SEIGNEUR, ton Dieu, te comblera de biens en faisant prospérer […] le fruit de ton ventre » Nouvelle Bible Segond.
109/ Genèse 3.15.
110/ Traduction littérale Genèse 3.15 – André Wénin D’Adam à Abraham ou les errances de l’humain page 89.
111/ Hébreux 2.14 Entre crochets [ ] commentaires explicatifs ajoutés au texte biblique.
112/ Luc 2.14.
113/ D’après la traduction de La Bible du Semeur de Luc 2.14 : Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.
114/ Texte latin de la Vulgate Clémentine de Luc 2.14 : et in terra pax hominibus bonæ voluntatis.
115/ Philippiens 2.13 116/ Luc 2.14 Nouvelle Bible Segond 117/ Luc 2.8-12 118/ Luc 2.13-14 119/ Luc 2.15, 16 120/ Luc 2.16-20 121/ 2 Corinthiens 5.20.

Le Magnificat de Bach

Gloria de Vivaldi