Une simplification de protocole a été à l'origine de l'évolution du sens du mot égyptien désignant le palais royal. Cette modification de norme s'est produite durant une période exceptionnelle qu'a vécu l’Égypte antique pendant la XVIIIe dynastie alors que deux rois, un enfant et une femme, étaient tous les deux revêtus de légitimité et de tous les attributs de la royauté. La tête royale, ci-contre, pour qui il est impossible de déterminer si elle représente Thoutmosis III ou Hatshepsout peut tenir lieu d'introduction symbolique pour aborder ce sujet.

Lors de leur couronnement, les rois d’Égypte recevaient cinq titres. Le titre le plus utilisé pendant les cérémonies officielles était : le roi de Haute et Basse Égypte suivi du nom de couronnement du roi. Lors de la corégence d’Hatshepsout et de Thoutmosis III (aux environs de 1479 à 1457 avant notre ère), les scribes devaient écrire sur les documents ou graver sur les monuments les titres des deux souverains. Ils leur arrivaient d’écrire le titre au pluriel, rois de Haute et Basse Égypte suivi des deux noms de couronnement. Mais plus régulièrement les deux régents étaient associés par la formule le roi de Haute et Basse Égypte Maâtkarê (pour Hatshepsout) et le roi de Haute et Basse Égypte Menkhéperkarê (pour Thoutmosis III) jusqu’au jour où plutôt que d’utiliser cet long libellé, l’expression « per âa » fut adoptée pour se substituer aux titres et aux noms des deux souverains. « Per âa » peut-être traduit par « la Haute Demeure »1